Avant de commencer à négocier les contreparties d'un nouveau plan d'aide, Athènes devait formellement en faire la demande. C'est désormais chose faite : la Grèce a soumis une demande officielle d'assistance au Mécanisme européen de stabilité. Cette demande effectuée, le débat va désormais porter sur les propositions grecques et les conditions fixées par le reste de la zone euro.
LES PRINCIPALES INFORMATIONS DE LA JOURNÉE
• La Grèce a officiellement déposé une demande d'aide. L'Eurogroupe doit l'étudier mercredi après-midi lors d'une téléconférence
• Le gouvernement grec a promis d'envoyer ses propositions détaillées jeudi
• Son Premier ministre Alexis Tsipras mène une tournée diplomatique pour exposer le point de vue grec
• L'Eurogroupe et le sommet organisé mardi n'ont servi qu'à renouer le dialogue et à fixer une date-butoir : dimanche prochain
• Manuel Valls a fait un point sur le dossier grec devant l'Assemblée nationale
Une nouvelle demande d'aide. La Grèce a soumis une demande officielle d'assistance au Mécanisme européen de stabilité, a annoncé mercredi un porte-parole du fonds d'urgence de la zone euro. "Le MES a reçu la demande grecque", a-t-il dit. La Grèce demande un prêt de 3 ans pour un montant encore inconnu. Le groupe de travail de l'Eurogroupe a prévu d'étudier la requête, adressée réglementairement à son président Jeroen Dijsselbloem, lors d'une téléconférence dans la journée.
Et des propositions de réformes dévoilées jeudi. Après avoir fait une demande officielle d'aide, Athènes va devoir présenter les réformes qu'elle compte engager en échange. Alexis Tsipras a promis de les envoyer jeudi mais a déjà commencé à dévoiler ses intentions : pour montrer son volontarisme, son gouvernement propose de lancer une réforme de la fiscalité et des retraites dès la semaine prochaine.
Tsipras argumente devant le Parlement européen. Après avoir renoué mardi le contact avec ses partenaires européens, Alexis Tsipras s'est rendu au Parlement européen pour poursuivre sa campagne de lobbying et justifier les demandes grecques. "Nous ne voulons pas faire supporter la charge de la dette grecque sur les contribuables européens. Nous souhaitons un accord qui nous montre une possibilité de sortir de la crise, avec des réformes et un meilleur partage du fardeau", a-t-il assuré.
Et le Premier ministre de poursuivre : "La Grèce est devenue un champ d'expérimentation de l'austérité. Le peuple grec a fait des efforts plus lourds que n'importe quel autre pays, l'expérience a échoué. Les 10% des citoyens grecs les plus riches n'ont pas été frappés par l'austérité. Le fardeau doit être partagé par ceux qui peuvent payer, pas ceux qui ont déjà payé", a déclaré le chef du gouvernement hellène, érigeant en 'priorité la lutte contre l'oligarchie'".
Dimanche, le nouvel ultimatum. Le sommet européen organisé mardi devait être consacré à l'examen des réformes que la Grèce doit proposer pour bénéficier d'une nouvelle aide. Mais, faute de propositions détaillées et couchées sur le papier, ce sommet n'a servi qu'à prendre la température. Mais après déjà cinq mois de tractations, les Européens refusent de voir les négociations s'éterniser à nouveau. Ils ont donc fixé un calendrier très serré : Athènes est censé envoyer ses propositions de réformes d'ici jeudi, ces dernières devant être débattues dimanche.
En attendant cette échéance, le gouvernement grec a publié mercredi un décret pour prolonger la fermeture des banques, dont les portes sont closes depuis le 29 juin pour éviter un effondrement du système bancaire hellène.
Manuel Valls promet de "tout faire" pour éviter un Grexit. Chose rare pour un sujet de politique étrangère, le gouvernement est venu faire le point sur la situation devant l'Assemblée nationale. "Une sortie de la Grèce de la zone euro (...) serait un aveu d'impuissance", a prévenu Manuel Valls, avant d'ajouter : "nous voulons que la Grèce reste dans la zone euro et la France fera tout pour ça".
Mais pour y arriver, le Premier ministre a souligné que la Grèce devrait entamer de profondes réformes, notamment de son modèle fiscal et de son système de retraite. Si elle accepte de telles réformes, la France appuiera alors les demandes grecques de restructuration de la dette. Le Premier ministre a par ailleurs promis un vote de l'Assemblée nationale en cas d'accord au sommet de la zone euro prévu dimanche pour trouver une solution concertée entre Athènes et ses créanciers.
La BCE accorde 24 heures de répit supplémentaires. Depuis son défaut de paiement vis-à-vis du FMI et l'absence d'accord avec la zone euro, la Grèce et son système financier ne survivent que grâce aux perfusions de la Banque centrale européenne (BCE), via le mécanisme européen d'aide aux banques (ELA). Mais la BCE a prévenu : elle réexaminera chaque jour le maintien de ce soutien. Le Conseil des gouverneurs de la BCE a finalement décidé mercredi de le maintenir pour 24 heures de plus. Mais ce soutien est précaire : dimanche, faute d'accord avec le reste de la zone euro, la BCE a prévenu qu'elle fermerait ce robinet.