FO et la CGT, qui avaient appelé les routiers à une grève illimitée, ont annoncé vendredi la levée de cet appel, après avoir consulté leurs troupes. Les syndicats ont en effet reçu des engagements écrits du patronat et du gouvernement sur un maintien de la rémunération des heures supplémentaires. La grève est donc annulée.
Une réunion organisée en urgence avec Élisabeth Borne. Les deux syndicats ont consulté leur base après avoir reçu jeudi des courriers des quatre organisations d'employeurs représentatives du secteur, la FNTR, TLF, OTRE et la CNM. Une réunion avait en outre été organisée en urgence entre l'ensemble des syndicats représentatifs des chauffeurs routiers et la ministre des Transports Élisabeth Borne.
Les taux de majoration garantis. Dans leurs lettres, la FNTR, TLF, OTRE et la CNM s'engagent à conserver les taux de majoration de 25% et 50% appliqués aux heures supplémentaires des chauffeurs routiers. "Tout accord d'entreprise qui dérogerait à ces taux serait illégal", ont écrit ces quatre organisations patronales, reprenant les termes de la ministre.
FO-Transports, qui a qualifié de "constructive" la réunion avec Élisabeth Borne, a précisé que "60,8%" de ses instances considéraient que l'appel à la grève devait "être levé". "Toutefois", a prévenu le syndicat, "si les employeurs ne respectent pas leurs paroles et leurs écrits, (…) un conflit dur pourrait débuter à tout moment d'ici à l'été 2019". FO-Transports réclame également dans son communiqué que des négociations annuelles obligatoires (NAO) "sincères et loyales s'engagent dans l'ensemble des secteurs".
Les "gilets jaunes" toujours soutenus "dans les revendications du pouvoir d'achat". Le syndicat "soutient toujours les 'gilets jaunes' dans les revendications du pouvoir d'achat", a-t-il ajouté. Il avait été le 20 novembre le premier syndicat du secteur à appeler à soutenir les "gilets jaunes".
FO et la CGT avaient dénoncé lundi une décision du Conseil d'État qui avait annulé en novembre les dispositions d'un décret de 2016 fixant des majorations dérogatoires de 25% et 50% aux heures supplémentaires des routiers. Le Conseil d'État avait été saisi par la FNTR et TLF. Mardi, les deux syndicats de routiers avaient appelé ensemble à une grève illimitée à partir de dimanche soir.
L'article 42 du projet de loi d'orientation des mobilités (LOM), "prévoit de sécuriser le fait que l'accord de branche (sur les heures supplémentaires, ndlr) continuera de prévaloir (...). L'annulation de ce décret prenant effet dans neuf mois, cela laisse pleinement le temps au projet de loi d'être adopté", a expliqué le ministère.