Le déficit du commerce extérieur sur les biens atteint 54 milliards d’euros au premier semestre de l’année, contre 89 milliards au semestre précédent. C’est mieux, mais il ne faut pas se réjouir trop vite. Cette baisse est en réalité une baisse en trompe l’œil, car elle est surtout liée à l’évolution récente des prix de l’énergie.
La baisse des prix du pétrole
Ainsi l’année dernière, ils étaient responsables de la moitié du déficit de la balance commerciale. Alors mécaniquement, quand les prix du pétrole baissent, comme ces derniers mois, le déficit se réduit, explique Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste du cabinet BDO France
"C’est un peu ce qui était prévu, c’est-à-dire qu’on a une politique monétaire de hausse des taux pour baisser l’inflation. Et en effet l’inflation ralentit, et en Europe, à 65%, c’est de la contribution de l’énergie", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
Un déficit commercial structurel dans l’automobile
Mais l’autre moitié du déficit, elle, ne s’améliore pas vraiment. À l’exception notamment des avions et des produits de luxe que la France vend au monde entier, l'Hexagone importe plus qu'elle n’exporte.
"Dans beaucoup de secteurs on a perdu beaucoup de de marché. Le symbole c’est tout ce qui est automobile, il y a tout ce qui est puces électroniques, composés électroniques... Tout est parti en Asie. Ce qui explique pourquoi on a ce déficit structurel important", souligne Anne-Sophie Alsif.
Et même s'il s'ouvre aujourd'hui plus d'usines en France qu'il ne s'en ferme, les effets sur le commerce extérieur ne seront pas visibles avant de nombreuses années.