Le gouvernement a annoncé vendredi vingt mesures pour relancer l'apprentissage, dont des aides pour les apprentis, un financement basé sur un prélèvement unique et un transfert du pilotage aux branches professionnelles. Mais le Premier ministre, Edouard Philippe, a expliqué, lors d'une conférence de presse, qu'il y avait "encore beaucoup de choses à affiner". Il a reconnu une "discussion animée" depuis l'automne, les régions et le Medef se disputant notamment la capacité d'ouvrir les centres de formation des apprentis (CFA).
Quid des CFA ? Les branches pourront décider des ouvertures de CFA, auparavant du ressort des régions qui, elles, "auront la responsabilité de l'orientation professionnelle", même si les modalités restent à définir. Le financement des CFA sera désormais dépendant du nombre de contrats et a été simplifié avec la mise en place d'une "contribution alternance" pour remplacer la taxe d'apprentissage et la cotisation destinée aux contrats de professionnalisation. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a laissé aux "partenaires sociaux" le soin de définir le montant de la nouvelle cotisation. Ceux-ci ont déjà discuté d'une contribution de 0,85% de la masse salariale.
Allongement de l'âge limite. Par ailleurs, l'apprentissage sera ouvert jusqu'à 30 ans, contre 26 actuellement et tout apprenti âgé de 18 ans bénéficiera d'une aide de 500 euros pour passer son permis de conduire, sans conditions.
Des apprentis mieux payés. La grille de rémunération sera aussi rehaussée, avec "un gain net de 30 euros mensuels" pour les jeunes de 16 à 20 ans, une augmentation "neutre pour les PME-TPE", a précisé Muriel Pénicaud. À partir de 26 ans, les apprentis ne pourront être payés en-dessous du Smic. Actuellement, ils sont rémunérés de 25 à 78% du Smic, en fonction notamment de l'âge.
Simplifier et mieux informer. Afin de lutter contre les ruptures de contrat en cours de route, les apprentis pourront continuer leur formation pendant six mois afin de ne "pas perdre une année". Les entrées pourront également se faire tout au long de l'année. Des mesures pour améliorer l'information des jeunes et des familles (davantage de journées d'information, communication des taux d'insertion dans l'emploi de chaque formation…) complètent ces annonces.