Les premiers "vrais" chiffres du chômage du quinquennat d'Emmanuel Macron étaient très attendus, et ils sont plutôt positifs : mardi, Pôle emploi a annoncé que le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité (catégorie A) avait baissé de 0,3% au mois de juin, soit 10.900 chômeurs de moins qu'en mai. Un mois plus tôt, le chômage avait augmenté de 0,6% dans la même catégorie.
-0,7% sur trois mois. Cette légère baisse, couplée à celle du mois d'avril, relève la tendance sur trois mois : entre avril et juin, le nombre de chômeurs en catégorie A a baissé de 0,7%, soit 24.900 personnes. Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a perdu 1%. Au mois de juin, l'amélioration concerne surtout les jeunes : les moins de 25 ans inscrits en catégorie A voient leur taux de chômage baisser de 0,8% (-1,7% sur trois mois), contre un infléchissement de seulement 0,1% chez les plus de 50 ans (-0,6% sur trois mois).
Hausse en catégories B et C. Dans la catégorie B, regroupant les demandeurs d'emploi ayant exercé en juin une "activité réduite courte" (moins de 78 heures dans le mois), on observe cependant une légère hausse sur un mois (+0,6%), et plus importante sur trois mois (+2,5%). Il en va de même en catégorie C (plus de 78 heures travaillées dans le mois), avec une augmentation de 0,6% sur un mois et de 5,2% sur trois mois. Fin juin, 5.562.600 personnes étaient donc inscrites à Pôle emploi et tenues de chercher un emploi en France métropolitaine (3.483.200 en catégorie A et 3.483.200 en catégories B et C). En incluant les Départements et régions d'Outre-mer (Drom), le nombre de chômeurs en catégorie A a baissé de 0,3% sur un mois. Il est stable si l'on intègre les catégories B et C (5.865.700 chômeurs).
Stabilité toutes catégories confondues. Si l'on intègre les demandeurs d'emploi non tenus de rechercher un emploi (catégories D et E), le nombre d'inscrits à Pôle emploi est resté stable sur un mois (+1.800), et a augmenté de 1,1% sur trois mois. En juin, le nombre de chômeurs en catégorie D a baissé de 1,2%, tandis que celui en catégorie E augmentait de 1,3%.
Muriel Pénicaud promet des commentaires par trimestre
Fin mai, lors de la publication des chiffres du chômage du mois d'avril, la ministre du Travail avait annoncé sa volonté de rompre avec la tradition en ne commentant pas les tendances mensuelles délivrées par Pôle emploi. Mardi matin, Muriel Pénicaud a nuancé ce propos en ajoutant qu'elle ferait, chaque trimestre à compter de fin août, "un commentaire très approfondi" des différentes données concernant l'emploi et le marché du travail. "Tout les experts disent" que les chiffres de Pôle emploi "ne sont pas fiables techniquement", a justifié la ministre, martelant sa volonté d'"agir sur plusieurs leviers, le code du travail, la formation professionnelle, l'apprentissage, le pouvoir d'achat et ensuite la réforme des retraites." Et de conclure : "Cet ensemble-là va avoir des effets profonds, de long terme sur le chômage."