Le gouvernement a revu à la hausse sa prévision de déficit public pour 2019, à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) contre 2,6% attendu cette année, en raison notamment de la croissance plus faible qu'anticipé, a annoncé Bercy mardi.
Les précédentes prévisions gouvernementales, publiées dans le cadre du programme de stabilité budgétaire (PSTAB) envoyé en avril à Bruxelles, tablaient sur un déficit de 2,3% en 2018 et de 2,4% l'an prochain.Mais le tassement de la croissance, qui a plafonné à 0,2% au premier trimestre comme au deuxième trimestre, après avoir bondi de 0,7% lors des trois derniers mois de 2017, a obligé le gouvernement à revoir ses ambitions à la baisse.
Des variations liées à la conjoncture. Selon le ministère des Finances, la hausse du produit intérieur brut devrait ainsi atteindre 1,7% cette année, au lieu des 2% attendus. En 2019, elle devrait à nouveau s'établir à 1,7%, au lieu de 1,9%. "Il y a des variations liées à la conjoncture" mais le cadre global "reste fidèle aux engagements qui avaient été pris initialement", c'est-à-dire lors de la loi de programmation des finances publiques votée fin 2017, souligne Bercy.
Une stratégie qui reste inchangée en 2019. À l'époque, le gouvernement avait prévu une croissance de 1,7% en 2019, et un rebond du déficit à 2,9%. "On n'a pas changé de stratégie", assure le ministère, qui insiste sur sa volonté de réduire durablement la dette et les dépenses publiques. Ces dernières, selon Bercy, devraient augmenter de 0,6% en volume (hors inflation) l'an prochain, et de quelque 25 milliards d'euros en valeur par rapport à leur niveau attendu en 2018 si l'on intègre l'inflation, attendue à 1,3%. Malgré cette légère augmentation, supérieure de 0,2 point à la dernière prévision du gouvernement (0,4%), le taux de dépense publique rapporté au PIB devrait baisser, passant de 54,6% en 2018 à 54% l'an prochain.
Une "année noire" pour les finances publiques. Quant au taux de dette publique, fruit de l'accumulation des déficits au fil des ans, il devrait refluer légèrement, pour atteindre 98,6% du PIB contre 98,7% en 2018, a précisé le ministère. L'équation du projet de loi de finances (PLF) 2019, qui sera présenté le 24 septembre, est compliquée cette année par plusieurs facteurs, à commencer par la transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de charges pérennes. Cette réforme, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, implique en effet une "année noire" pour les finances publiques, qui devront supporter simultanément le remboursement du CICE pour l'année 2018 et la baisse de cotisations décidée pour l'année en cours, ce qui devrait accroître le déficit de 0,9 point de PIB.