Le numéro un mondial du lait Lactalis et l'organisation rassemblant la majorité des éleveurs français qui la fournissent en lait annoncent vendredi avoir trouvé "un accord sur le prix du lait" pour le 1er trimestre 2024. "Le prix pour les mois de janvier, février et mars est ainsi fixé à 425 euros" les 1.000 litres pour le lait de base, soit cinq euros de plus que la dernière proposition de l'industriel, selon un communiqué commun.
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Le conflit entre le leader français de l'agroalimentaire et l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell), qui représente 60% de ses fournisseurs de lait conventionnel, a nourri ces dernières semaines la colère des agriculteurs. L'entreprise a été visée par plusieurs manifestations. Mardi encore, des membres de la Confédération paysanne ont investi son stand au Salon de l'agriculture, pour dénoncer des prix du lait trop bas. Lactalis et l'Unell sont en médiation depuis le 29 janvier.
"Apporter de la sérénité pour construire l'avenir"
"Les parties saluent chacune cet accord partagé. Après plusieurs semaines de tensions et d'incertitudes, il doit permettre d'apporter de la sérénité pour construire l'avenir", est-il indiqué dans le communiqué. Un "travail de fond" continue "sur les ajustements de la formule contractuelle" à partir de laquelle le prix du lait est élaboré. Cette formule prend en compte les coûts de production des éleveurs mais aussi les tarifs auxquels Lactalis parvient à vendre les produits issus de leur lait sur le marché national et à l'export.
Du côté des éleveurs, cette annonce est vue comme une victoire. Deux centimes de plus par litre de lait, pour l'agriculteur qui le produit, cela représente 5.000 euros par an. Pour Stéphane Joandel, éleveur dans la Loire et vice-président de la Fédération nationale des producteurs de lait, il est soulagé par l'existence même de l'accord : "C'est une base de discussion, qui arrivera à faire les choses et à faire entendre raison. Quand des accords sont signés, il n'y a plus de tensions. Et quand il n'y a plus de tensions, on pourra discuter dignement. Et j'espère ouvertement qu'Emmanuel Besnier [PDG de Lactalis, ndlr] respectera les producteurs". Il estime qu'un producteur devrait être payé entre 45 et 50 centimes par litre de lait.