Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, s'attend à une croissance "autour de 1,7%" cette année en France, "un peu plus faible" que le chiffre de 2% prévu par le gouvernement, a-t-il indiqué lundi sur France Inter.
"Ce n'est pas si mal". "Aujourd'hui, vous avez une croissance qui est autour de 1,7%. Je rappelle que la moyenne des dix dernières années c'est 0,8%. Donc, ce n'est pas si mal", a estimé le ministre. Il s'est montré légèrement moins optimiste que son collègue des Comptes publics, Gérald Darmanin, qui avait assuré début août à l'Assemblée nationale que la croissance "ne serait pas inférieure à 1,8%" après les performances décevantes de l'économie française au premier et au second trimestre.
"Il faut accélérer". De son côté, l'Insee prévoit une croissance de 1,7% cette année tandis que le gouvernement avait prévu dans son programme de stabilité budgétaire, envoyé fin avril à Bruxelles, une croissance de 2% avant de reconnaître que cet objectif ne serait pas tenu. "La croissance est solide. Je pense que l'on peut faire beaucoup mieux et c'est le moment où il faut accélérer", a ajouté Bruno Le Maire, reconnaissant toutefois qu'elle serait "un peu moins forte que prévu".
En cause ? Les grèves, entre autres. Le ministre a attribué cette baisse à la hausse du prix du pétrole, à "notre dépendance aux importations" et aussi aux grèves "qui ont joué pour 0,1 point de croissance, ce n'est pas négligeable". "Dans ces moments, il faut garder son cap et son calme", a-t-il ajouté.
Une dette qui frôle les 100% du PIB. Le ministre a par ailleurs confirmé que le déficit public serait plus fort que prévu cette année à 2,6% contre 2,3%, en raison notamment de la reprise "d'une partie de la dette de la SNCF". "Pour 2019, nous resterons sous la barre de 3%", a-t-il ajouté. Interrogé sur la dette française, qui frôle actuellement la barre des 100% du PIB, le ministre a assuré qu'elle "n'a pas touché le cap symbolique des 100%". "On flirte avec les 100%, mais c'est l'héritage de choix faits il y a plusieurs années qui ont amené le niveau de dette française autour de 90-95%", a commenté le ministre. "Toute la politique que nous menons vise à réduire cette dette publique", a-t-il expliqué. "Ce qui compte, c'est que sur le long terme, nous puissions réduire cette dette de 5 points", a-t-il affirmé.