Le marché de la musique enregistrée en France (CD, vinyles, numérique) a de nouveau affiché une croissance (+3,9%) en 2017, encore porté par celle, constante, du streaming (+23%), a annoncé jeudi le Snep, principal syndicat des producteurs.
2e année de hausse. En crise depuis le début des années 2000, la reprise se confirme pour ce secteur qui enregistre sa deuxième année consécutive de croissance (+5,4% en 2016) pour atteindre 583 millions d'euros de chiffre d'affaires (561 millions en 2016). "Les efforts déployés par les producteurs et toute la filière payent. Cette reprise est encourageante, mais elle est fragile. On commence à reconstituer une valeur, mais on est encore bien loin du pic atteint en 2002 (1,43 milliard d'euros). Cette croissance doit se confirmer sur la durée", a commenté le directeur général du Snep, Guillaume Leblanc.
Streaming, le moteur. En incluant les droits voisins, qui génèrent des revenus pour la diffusion de musique à la radio et à la télévision, et la synchronisation, qui englobe l'utilisation de musiques dans des publicité, films, jeux vidéos, le marché total s'élève à 723 millions d'euros. Mais le véritable moteur de cette croissance est plus que jamais le streaming, qui représente 41,6% des revenus du marché (243 millions d'euros). Les ventes physiques (CD, vinyles) restent encore majoritaires avec 51,2% des revenus (298 millions d'euros), selon le bilan annuel des producteurs. Le téléchargement légal, qui accuse une nouvelle forte baisse (-18,6%), ne concentre plus que 6% des revenus.
La France compte désormais 4,4 millions d'abonnés (500.000 de plus en 2017) à un service de streaming de type Spotify, Apple Music, Deezer ou Napster. Sa progression se poursuit à un rythme un peu moins soutenu, "mais cela est compensé par une part plus importante des abonnés payants", observe le syndicat des producteurs qui réunit notamment les trois "majors" (Universal, Sony et Warner). L'abonnement payant, effectivement en hausse de 21%, représente à lui seul 83% des revenus du streaming et 35% des revenus du marché.
Le vinyle en bonne santé. Le marché physique accuse encore un recul de -4,7% en 2017. "Sa baisse est structurelle mais moins forte sur les deux dernières années", constate toutefois Guillaume Leblanc, soulignant l'attachement des Français pour l'objet disque. Preuve en est le vinyle, qui affiche une très bonne santé. Ce format est en hausse pour la sixième année consécutive et représente 12,2% du chiffre d'affaires du marché physique (7,3% en 2016).