L'assurance-chômage, en déficit depuis 2009, sera "quasiment à l'équilibre" en 2019, puis engrangera des excédents dès 2020, essentiellement grâce à la baisse du chômage, selon des prévisions de l'Unédic publiées mercredi, qui ne tiennent toutefois pas compte de la réforme en cours du régime.
Une prévision de croissance de 1,9% en 2018. Selon le gestionnaire de l'assurance-chômage, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A (sans activité) à Pôle emploi diminuerait de 128.000 personnes en 2018 en France entière, puis de 104.000 en 2019, de 125.000 en 2020 et de 116.000 en 2021. Les chiffres de Pôle emploi passeraient ainsi de 3,72 millions de chômeurs fin 2017 à 3,25 millions fin 2021. Le taux de chômage au sens du bureau international du travail (BIT), mesuré par l'Insee, reculerait, quant à lui, à 7,7% de la population active fin 2021, contre 9,2% aujourd'hui.
Les projections de l'Unédic se basent sur une prévision de croissance de 1,9% en 2018, de 1,8% en 2019, puis 1,6% en 2020 et 2021. Pour 2018, la prévision est comparable à celles du gouvernement (2%) et de l'OCDE (1,9%).
Des excédents dès 2020. Conséquence de la baisse du chômage : le déficit de l'assurance-chômage, qui s'élevaient à 3,4 milliards d'euros en 2017, est attendus à 1,4 milliard d'euros cette année et à 89 millions l'année prochaine. Le régime générerait 1,6 milliard d'excédents en 2020, puis 3,6 milliards en 2021. La dette cumulée du régime culminerait à 35 milliards d'euros fin 2019, avant d'entamer une décrue.
Les prévisions ne tiennent toutefois pas compte de la future indemnisation des salariés qui démissionnent en vue d'une reconversion et des indépendants qui se retrouvent sans activité dans le cadre d'une liquidation ou d'un redressement judiciaire. Ces mesures pourraient générer "un surcoût de 280 à 570 millions d'euros en régime de croisière", selon l'Unédic. Mais à l'inverse, la révision des règles européennes sur l'indemnisation des travailleurs transfrontaliers notamment, en cours de discussion, générerait "des économies de 580 à 640 millions d'euros par an".