Nucléaire 1:52
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Louis de Raguenel avec Carole Ferry, édité par Laura Laplaud , modifié à
La question du nucléaire va s'inviter dans la campagne présidentielle. C'est en tout cas le souhait d'Emmanuel Macron, qui envisage la construction de SMR, des réacteurs modulaires nouvelle génération, plus économiques et plus écologiques, qui viendraient en appoint dans les centrales classiques.
INFO EUROPE 1

À six mois de l'élection présidentielle, le nucléaire semble bien parti pour être l'un des enjeux majeurs de la campagne. Une filière dans laquelle la France excellait il y a 30 ans mais dont les compétences en la matière ont été peu à peu perdues. Et alors que les prix de l'énergie s'envolent, certains candidats à droite, comme Valérie Pécresse, n'hésitent pas à afficher leur soutien. Selon nos informations, Emmanuel Macron va lui aussi entrer dans le jeu. Le président a l'intention d'annoncer dans les prochaines semaines la création de mini centrales nucléaires.

Des petits réacteurs modulaires

Plus précisément, le gouvernement envisage le lancement de possibles centrales SMR, des Small Modular Reactor, petits réacteurs modulaires nouvelle génération qui viendraient en appoint dans les centrales classiques. Le but : renforcer la filière et surtout préparer les nouvelles centrales. Cela devrait être l'un des points centraux du plan d'investissement qui doit être annoncé à la mi-octobre, lors d'un déplacement qui pourrait avoir lieu à Belfort.

Cela fait environ six mois que l'Élysée y réfléchit, tant pour des raisons énergétiques que politiques. Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron s'était engagé à ne pas s'exprimer véritablement sur le nucléaire avant la réalisation d'études approfondies sur le troisième réacteur, l'EPR de la centrale de Flamanville, dont la construction dure depuis dix ans.

Finalement, le chef de l'État pourrait trouver une solution intermédiaire grâce à ces SMR, des petits réacteurs modulaires d'une puissance de 170 MWe, près de dix fois plus petits et près de dix fois moins puissants qu'une centrale nucléaire classique... et sûrement plus acceptables pour l'opinion publique.

Sécuriser une activité stratégique

Le président a donc mis la pression sur EDF, leader de l'énergie. Mais à ce stade, ces mini-réacteurs n'existent que sur le papier et le groupe n'est pas en mesure de dire avant 2022 s'il est capable d'en produire. Emmanuel Macron compte bien assumer haut et fort sa volonté de relancer la filière nucléaire. En coulisses, tout s'organise pour lui redonner de la grandeur : les acteurs se sont engagés en faveur de la création d'une Université des Métiers du Nucléaire et une trentaine d'entreprises du secteur bénéficient du plan France Relance, un fonds de soutien aux investissements qui doit permettre de les accompagner dans leur projet.

Le gouvernement a aussi demandé à EDF de racheter à l'Américain General Electric l'usine de turbines Arabelle, installée dans les centrales nucléaires à Belfort. Une manière aussi de sécuriser cette activité stratégique. S'il a fermé Fessenheim et maintenu l'engagement de réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique, Emmanuel Macron, qui jusqu'ici renvoyait toute décision sur de nouveaux réacteurs au prochain quinquennat, semble vouloir aller plus vite pour couper l'herbe sous le pied de la droite.