Le PDG d'AccorHotels, Sébastien Bazin, a justifié mercredi l'arrivée de Nicolas Sarkozy au conseil d'administration du numéro un européen de l'hôtellerie en soulignant que c'est "un ancien chef d'Etat qui a une expérience, qui connaît le monde international". Dans cette nomination, "il n'y a aucune symbolique de droite, de gauche, la symbolique c'est juste un ancien chef de l'Etat qui a une expérience, qui connaît le monde international", a souligné le patron français, interrogé lors d'une conférence de presse consacrée aux résultats annuels groupe. L'ancien chef d'Etat, éliminé au premier tour de la primaire de la droite et du centre, en novembre dernier, a été nommé en tant qu'administrateur indépendant et il présidera un comité dédié à la "stratégie internationale", créé pour l'occasion.
Une situation inédite en France. "Nicolas Sarkozy s'imposait assez naturellement car il s'agit d'un homme politique avec une envergure internationale, qui a une connaissance géopolitique absolument indéniable, et qui peut être un accélérateur du développement du groupe à l'étranger dans la prise de contact ou l'étude de l'environnement", a expliqué Sébastien Bazin. Le patron d'AccorHotels, un poids-lourd du CAC 40, indice phare de la Bourse de Paris, a repoussé toutes les critiques sur le choix inédit en France d'un ex-président pour entrer au conseil d'administration, l'organe de direction, d'un grand groupe.
"Pourquoi est-ce que les Anglais, les Allemands, les Hollandais, les Américains, ont tous offert aux anciens hommes de pouvoir de toutes sensibilités confondues un poste dans les grandes entreprises ? La France ne l'a jamais fait (mais) c'est du bon sens", a estimé le PDG. En France, cette situation n'a effectivement pas de précédent.
Les deux hommes se connaissent bien. Avant de diriger AccorHotels, Sébastien Bazin présidait le fonds américain Colony Capital qui a participé en 2006 au rachat du PSG, dont Nicolas Sarkozy est l'un des plus fervents supporters. Et en juin 2011, c'est alors le chef de l'Etat qui aurait joué l'intermédiaire et aurait présenté Sébastien Bazin, président du PSG, au Qatar Sport Investment (QSI), émanation du fonds souverain du Qatar, qui, in fine, rachètera la participation de Colony Capital dans le PSG. Après l'arrivée de Sébastien Bazin à la tête d'AccorHotels à l'été 2013, le fonds souverain du Qatar est entré au capital du groupe hôtelier en décembre 2015 et en est devenu le deuxième actionnaire de référence (avec environ 10% du capital) derrière le Chinois Jin Jiang.