Le plan France Relance a plutôt bien marché, mais des points à améliorer, selon son comité d'évaluation

© Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
  • Copié
avec AFP
Le plan France Relance, mis en place après le Covid, a plutôt bien fonctionné, notamment sur l'emploi et les émissions de CO2, mais il reste des "points de vigilance" à régler, selon le rapport final du comité chargé de l'évaluer, présenté mardi.

France Relance, doté de 100 milliards d'euros, avait été présenté en septembre 2020, avec le double objectif de ramener l'activité économique à son niveau pré-Covid avant l'été 2022, et de préparer les acteurs économiques aux enjeux de long terme, notamment écologiques.

 

L'objectif macroéconomique de court terme a été atteint, avec le retour au niveau d'avant-crise dès le quatrième trimestre 2021, et une contribution du plan à la croissance de 1,4 % en 2022. Cependant, le rapport souligne que le PIB a progressé de 9 % entre 2020 et 2022, la contribution de France Relance étant donc minoritaire comparée à l'effet rebond de la levée des restrictions sanitaires.

350.000 emplois créés en 2022

Les objectifs de dépenses "sont globalement atteints", avec 93 % engagés fin novembre 2023 - contre un objectif de 100 % fin 2022. Les objectifs opérationnels sont généralement "atteints ou en passe de l'être", voire dépassés avec le succès de MaPrimeRénov' et de l'apprentissage.

Le comité discerne "des effets sur l'emploi significatifs", avec 350.000 emplois créés en 2022, selon des calculs de l'institut OFCE, pour un coût par emploi "relativement faible". Cela concerne particulièrement l'apprentissage, grâce à la mesure d'aide de 8.000 euros par apprenti, et le bâtiment, grâce aux mesures ciblées sur la rénovation.

Les effets sur les émissions de CO2 sont notables également. Le bonus écologique aurait notamment permis une économie de 90.000 tonnes d'équivalent CO2 en 2021. Au total, le comité constate "qu'on peut mettre en place un plan de relance visant à stimuler l'activité à court terme sans renoncer à des objectifs plus structurels".

Quelques bémols

Il observe cependant que l'évaluation du plan est "particulièrement complexe", regrettant des "difficultés" dans la collecte de données. Parmi les bémols, le fait que les aides à la modernisation de l'industrie aient plutôt été utilisées pour des équipements assez classiques comme des machines de production programmables, plutôt qu'à des équipements "du futur".

 

Ou encore que "très peu" des rénovations énergétiques subventionnées aient été globales, se limitant à une ou deux actions. Le rapport est disponible sur le site de France Stratégie qui en a assuré le secrétariat : Comité d'évaluation du plan France Relance - Rapport final | France Stratégie (strategie.gouv.fr)