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Baptiste Morin / Crédits photo : Eric Beracassat / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le sprint budgétaire a commencé pour Michel Barnier. Tout juste nommé, le Premier ministre doit faire vite, car les échéances se rapprochent. À tel point que le nouveau locataire de Matignon cherche d’abord à se donner un peu plus de temps.

Un Premier ministre sous surveillance et sous pression, avec un premier obstacle en vue, le budget 2025. Le déficit public pourrait atteindre les 5,6 % du PIB en fin d'année, très loin des prévisions initiales. L'heure est donc aux économies. Où piocher ? Il faudra attendre encore un peu pour avoir la réponse.

Un délai demandé à Bruxelles

Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes, envisage de décaler de 15 jours le dépôt de la loi de finances. Il demande un double report à la Cour des comptes et à Bruxelles.

Pour cause, la première échéance arrive le 20 septembre. C'est à cette date que l'exécutif doit avoir envoyé à la Commission européenne son plan de réduction du déficit public. Mais le gouvernement a demandé ce week-end un délai à Bruxelles, le temps d'harmoniser ce plan et le projet de loi de finances 2025.

Car c'est l'autre échéance du calendrier budgétaire : le texte du budget 2025 doit théoriquement être déposé à l'Assemblée nationale au plus tard le 1ᵉʳ octobre. Mais l'exécutif pourrait prendre une ou deux semaines de plus tant qu'il laisse au moins 70 jours au Parlement pour en débattre.

Jérôme Fournel, nouveau directeur de cabinet à Matignon

Pour gagner du temps, Michel Barnier a choisi comme directeur de cabinet à Matignon Jérôme Fournel qui dirigeait il y a quelques jours encore le cabinet de Bruno Le Maire à Bercy. À ce titre, ce haut fonctionnaire de 57 ans a planché durant l'été sur une première ébauche de budget. 

Un chiffre

110 milliards d'euros. C'est le montant d'économies qu'il faudrait réaliser d'ici à 2027 pour faire passer le déficit public sous les 3% de PIB, selon une note de la Direction générale du Trésor. Une perspective jugée "difficilement faisable politiquement, peu acceptable socialement et économiquement guère cohérent" par le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici dans une interview donnée au Parisien dimanche.