Vers 19H00 GMT, le billet vert lâchait 0,60% face à l'euro à 1,0835 dollar. Il lâchait aussi 0,60% face à la livre qui s'inscrivait à 1,2654 dollar. Le prix de l'once d'or s'envolait de 0,74% à 2.296,61 dollars, peu après avoir atteint 2.298,91 dollars, un nouveau sommet historique. Le cours du métal précieux a pris plus de 7% ces derniers jours. Le lingot a "bénéficié de la faiblesse du dollar américain et d'une recrudescence des tensions géopolitiques", résume Frank Watson, de Kinesis Money.
Une montée en puissance de l'or
Pour Shaun Osborne, stratège en chef pour le marché des changes chez Scotiabank, on assiste notamment à de forts achats des banques centrales, qui augmentent leurs réserves en or.
La Banque centrale russe notamment est grande acheteuse, ayant fait grimper la part d'or dans ses réserves à 24,5% contre 20% en 2020. Cette montée en puissance de l'or associée à une dédollarisation est motivée, entre autres, par les sanctions internationales après l'invasion de l'Ukraine.
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Sur le front géopolitique, la crainte d'une escalade du conflit au Proche Orient conduit aussi les investisseurs à chercher les valeurs refuge, comme l'or et les matières premières.
Lundi, un raid attribué à Israël a visé le bâtiment jouxtant l'ambassade d'Iran à Damas en Syrie, infligeant au moins 13 morts, dont sept militaires iraniens, et faisant craindre une escalade du conflit.
Le dollar reste à un niveau soutenu
Le dollar quant à lui reste à un niveau soutenu bien qu'il ait perdu du terrain mercredi "se réajustant notamment face à un indicateur un peu plus mou" sur l'activité dans les services aux Etats-Unis, a commenté Shaun Osborne.
La progression de l'activité dans le secteur des services a marqué le pas en mars. L'indice mesurant cette activité est tombé à 51,4%, contre 52,6% en février.
"Les attentes du marché concernant la première baisse des taux américains ont été repoussées à septembre" --contre juin précédemment-- "avec moins de trois baisses de taux prévues pour l'ensemble de 2024", remarque Kathleen Brooks, de XTB.
Ce recalibrage est "en contradiction" avec les anticipations de la Fed, note l'analyste, car l'institution monétaire envisage pour l'instant trois réductions de taux cette année, ce qu'ont réitéré deux de ses responsables mardi.
"Le risque d'agir trop tôt serait de voir l'inflation repartir à la hausse"
Quant à Jerome Powell, président de la Fed, il a estimé qu'agir trop tôt à la baisse sur les taux pourrait avoir un effet "assez perturbant" pour l'économie américaine.
"Le risque d'agir trop tôt serait de voir l'inflation repartir à la hausse, ce qui serait assez perturbant pour l'économie", a-t-il insisté, "il s'agit de trouver un équilibre entre les risques" mais celui d'agir trop tôt reste le plus fort.
Le yen restait sous pression perdant 0,68% face à l'euro à 164,33 yens et se maintenant à 151,66 yens pour un dollar (-0,7%).