Le taux de chômage a bondi de 1,9 point au troisième trimestre 2020 pour s'établir à 9% de la population active en France (hors Mayotte), selon les chiffres publiés mardi par l'Insee. La France compte 2,7 millions de chômeurs, soit 628.000 personnes de plus sur le trimestre, entre juillet et septembre. Sur un an, le taux de chômage, mesuré selon les normes du Bureau international du travail (BIT), est en hausse de 0,6 point.
Baisse "en trompe-l'oeil" aux deux trimestres précédents
Le taux au 3e trimestre se situe 0,9 point au dessus de son niveau d'avant crise sanitaire au 4e trimestre 2019, précise l'Insee. Le chiffre est conforme aux dernières prévisions de l'Institut. Dans une note de conjoncture, début octobre, l'Insee avait prévu que le taux de chômage atteindrait 9% au 3e trimestre puis 9,7% fin 2020, soit 1,6 point de plus qu'un an plus tôt.
Le reconfinement décidé depuis face à la reprise de l'épidémie de Covid-19 rend toutefois les prévisions économiques pour la fin de l'année et 2021 compliquées. La forte hausse au 3e trimestre intervient après une baisse "en trompe-l'oeil" aux deux trimestres précédents.
Un rebond d'une "ampleur inédite"
Au deuxième trimestre, malgré la baisse du nombre d'emplois, le taux de chômage avait ainsi diminué de 0,7 point, à 7,1%, mais c'était lié au confinement ayant empêché beaucoup de personnes sans emploi d'en chercher un. Déjà, au premier trimestre, le taux de chômage avait reculé de 0,3 point, à 7,8%.
Des reculs inhérents à la définition même du chômeur au sens du BIT, traditionnel thermomètre mesurant le taux de chômage, qui définit notamment un chômeur comme une personne ayant recherché activement un emploi dans le mois précédent. Le rebond du chômage sur le 3e trimestre "est d'une ampleur inédite depuis que l'Insee le mesure (1975) mais est en partie mécanique, par contrecoup de la baisse en trompe-l'oeil liée au confinement", indique ainsi l'Insee.