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Barthélémy Philippe / Crédits photo : Serge Tenani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Si l'inflation ralentit, la consommation des ménages ne repart pas. Les Français sont nombreux à arbitrer leurs achats en privilégiant les produits essentiels comme l'alimentaire, quitte à délaisser les rayons beauté, textile ou loisirs.

Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires. Pourtant, la consommation des ménages ne repart pas comme le constate le PDG du groupe Système U, Dominique Schelcher, quatrième enseigne de la grande distribution. 

Un seuil autour de trois euros

Les ménages sont nombreux à continuer à arbitrer leurs achats en privilégiant les produits essentiels comme l'alimentaire, quitte à délaisser les rayons beauté, textile ou loisirs. Car si les prix se stabilisent enfin, ils restent à un niveau élevé. 

Les consommateurs le ressentent : sur un an, le nombre de produits achetés en grande surface a baissé de 2,5%. "Les stratégies que les Français ont adoptées pour essayer d’amortir l'impact de l’inflation sur leur budget persistent. On a observé un seuil autour de trois euros. Tous les produits un peu chers, pas complètement indispensables, peuvent être sacrifiés. Le non-alimentaire en priorité", détaille Emily Mayer, experte des produits de grande consommation et directrice des études chez Circana France.

Les Français épargnent en moyenne 18% de leurs revenus

À moyen terme, cette tendance à la déconsommation peut avoir de lourdes conséquences sur la santé de l’économie française. La consommation des ménages représente la moitié de la croissance française et sans reprise des achats, la situation économique se dégradera. Le taux d'épargne des Français n'incite pas à l'optimisme : en moyenne, les ménages mettent de côté 18% de leurs revenus, plus qu'avant la crise sanitaire et plus que la plupart des pays de l'OCDE.