Les législatives anticipées inquiètent les marchés financiers. Et la confiance ne semble pas prête de réapparaitre puisque jeudi, l’écart de taux entre la dette allemande et la dette française a atteint son plus haut niveau depuis 7 ans. La dernière fois que cela était arrivé, c'était en 2017. À l’époque, les marchés craignaient un duel entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle.
Depuis lundi, les économistes se sont remis à scruter cet indicateur qu’on appelle le spread et qui témoigne de la plus ou moins grande confiance qu’ont les investisseurs dans un pays. Sans surprise, depuis le début de la semaine, l'écart entre le taux d’intérêt de la dette française et celui de la dette allemande s’est creusé, sur fond d’incertitudes politiques. Sur 10 ans, la France emprunte désormais autour de 3,20%, soit 0,70% de plus que Berlin.
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Le Portugal emprunte désormais moins cher que la France
Elles ont même créé un scénario encore plus surprenant, souligne Eric Pichet, professeur à Kedge Business School. "L’État portugais, alors qu’il était il y a encore 15 ans dans une situation extrêmement difficile, se permet d’emprunter moins cher que l’État français (jeudi, le taux portugais était à 3,17% ndlr). Ça, c’est vraiment quelque chose qui était inimaginable il y a encore quelques jours", souligne-t-il, au micro d'Europe 1.
La bourse n’échappe pas non plus à l’inquiétude. Jeudi, le CAC 40 est tombé à son niveau le plus bas depuis le 14 février dernier. À l'exception d'Hermès, toutes les entreprises du CAC ont vu leurs actions perdre de la valeur.