Pendant toute la campagne des législatives, Jordan Bardella s’est montré confus sur le thème des retraites. Notamment lors de son audition au MEDEF, jeudi dernier, qui a laissé les patrons dubitatifs sur ce thème. Dès l’automne, le président du Rassemblement national compte abroger la réforme des 64 ans, avec 43 annuités de cotisations. Dans la foulée, il rétablira l’âge légal de départ à 62 ans, sous réserve que les finances publiques le permettent, avec une durée de cotisations légèrement réduite, avec 42 annuités pour une pension à taux plein au lieu de 43.
Quelles exceptions ?
Mais il demeure des exceptions : ceux qui ont commencé à travailler entre 17 et 20 ans, souvent dans des métiers physiques et usants, pourront partir à la retraite dès 60 ans avec 40 années de cotisations. L’âge légal sera ensuite progressivement décalé pour les débuts de carrière entre 20 et 21 ans et demi.
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Et c’est à partir de 22 ans que le départ à 62 ans à taux plein avec 42 années de cotisations entrera vraiment en vigueur. Donc, avec la réforme Bardella si un salarié commence à 24 ans, il pourra partir à taux plein à 66 ans, voire dès 62 ans, l’âge légal, mais avec une forte décote sur le montant de sa pension.
Enfin, c’est le statu quo à 67 ans pour l’âge d’annulation de la décote qui permet de bénéficier d’une pension complète, et ce même sans avoir cotisé suffisamment. Résultat, la réforme Bardella est avantageuse pour tous ceux qui ont commencé à travailler avant 25. Pour les autres travailleurs, le système actuel reste de mise.
Un impact financier délétère
Le RN estime que l'impact financier aura un effet assez neutre sur les finances publiques, ce que conteste Nicolas Marques, économiste à l’institut Molinari. "Il y a de moins en moins de cotisants par rapport au nombre de retraités et au nombre de pensions à servir, donc on manque d’argent et donc on est en déficit", explique-t-il.
"Ce déficit va augmenter et à terme, il faudra augmenter les cotisations prélevées sur les actifs qui financent les retraites par leurs salaires ou leurs impôts ou moins bien évaluer les retraites des pensionnés. Dans tous les cas de figure, ça créera des problèmes de pouvoir d’achat", poursuit Nicolas Marques. Si Jordan Bardella accède à Matignon, son parti d'extrême droite pourrait donc se heurter à un mur budgétaire, qui le contraindrait à renoncer à cette réforme.