C'est un fleuron de l'industrie française, les Rafale fabriqués par Dassault. Mais l'entreprise connaît aujourd'hui une crise majeure. Elle fait face depuis plusieurs mois à un conflit social : les salariés réclament des hausses de salaires à la mesure des bénéfices de l'entreprise. Une colère qui a gagné le site de Mérignac, en Gironde.
Une hausse de salaire insuffisante
Un petit tas de bois calciné, les restes d'un brasero improvisé devant l'usine Dassault de Mérignac. Ici, comme sur d'autres sites, les débrayages, les manifestations et les barrages filtrants s'enchaînent au fil des semaines. En cause, des hausses de salaires insuffisantes, malgré l'accord signé mi-décembre entre la direction et deux syndicats, majoritaires à eux deux.
Ce n'est pas suffisant alors que le carnet de commandes déborde, explique Anthony Dupuis, délégué CGT. "Les négociations annuelles obligatoires chez Dassault ont été signées à hauteur de 32 euros net pour un salarié non-cadre. Aujourd'hui, on a réussi à faire revenir le PDG à la table des négociations. Nous sommes à 57 euros net pour un salarié", lance-t-il. "Le Rafale marche très bien, le civil repart exceptionnellement en niveau vente. La CGT demande 200 euros nets pour tous les salariés, cadres et non-cadres."
Un mouvement qui ralentit la production, affirme la CGT. Cédric Guzman, 24 ans d'ancienneté chez Dassault et délégué du personnel, travaille dans la logistique. "Par exemple, il y a des fuselages qui ont été bloqués dans certains sites à Mérignac, mais bien sûr, si on n'a pas de fuselage, on ne peut pas assembler les pièces et donc les avions prennent du retard. Le Rafale est impacté, le civil est impacté."
De son côté, Dassault dit agir pour réduire les retards et assure pour l'instant parvenir à livrer les éléments entre établissements et les avions aux clients.