Les partisans du "non" étaient bien partis pour passer une nuit blanche du côté d'Athènes. Près de 5.000 manifestants, selon la police, ont commencé à se rassembler dimanche soir dans le centre de la capitale hellène sur la place Syntagma, pour manifester leur joie après la large avance dont leur camp était crédité dès les premiers chiffres officiels. D'après les résultats défitinitifs, le "non" l'a emporté avec 61,31%.
Entre les concerts de klaxons, les partisans du oui font la fête place Syntagma #Greferendumpic.twitter.com/NbeBtFO6Ir
— Charlotte Stiévenard (@CStievenard) 5 Juillet 2015
"On lâche rien". Tout un défilé, coloré de drapeaux grecs et de pancartes frappées du "non", s'organisait dimanche soir pour rejoindre la place Syntagma, au pied du Parlement. Les Grecs se réunissent dans des scènes de liesse populaire et se lancent dans des chants en grec, en espagnol et même en français ("on lâche rien"), a pu constaté sur place l'envoyée spéciale d'Europe 1.
"Non, pour une patrie libre", "Non, pour l'avenir pour nos enfants", "Les banques en prison", pouvait-on lire sur les banderoles de sympathisants proches d'un parti de gauche extra-parlementaire, Epam (Front uni pan-populaire).
Drapeaux grecs et sifflets. Alors que deux autres rassemblements, dont l'un conduit par un millier de partisans de Syriza non loin de l'Université, se déroulaient dans le même temps. Des stands vendant drapeaux grecs et sifflets se sont montés un peu partout.
"Le non c'est la meilleure option". George Kotsakis, 55 ans, vêtu d'un jogging au motif des jeux Olympiques d'Athènes 2004, tient un drapeau à la main: "Je suis ravi, c'est merveilleux, la vie sera différente a partir de maintenant." Jenny, 27 ans, employée, est venue "fêter" ça avec une amie : "je suis heureuse. Le non c'est la meilleure option. Nous avons pris une décision en ne pensant pas à la peur, mais en pensant au futur. J'espère que le non nous apportera un meilleur avenir".
Dans la foule de nombreux journalistes étrangers, et des touristes observent aussi la scène. Connie Cowper, 64 ans originaire des États-Unis agite un petit drapeau grec: "Je suis sortie de mon hôtel pour voir ça. Mais je me sens triste car le pays a tellement perdu. J'adore les Grecs, ils ont le cœur sur la main".
Un rassemblement également à Paris. Plusieurs centaines de militants de gauche se sont rassemblés dimanche soir place de la République à Paris pour fêter la victoire du "non". Les manifestants, qui répondaient à un appel lancé sur Twitter par le cofondateur du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, brandissaient des drapeaux grecs et des bannière du parti et du Front de gauche, du PCF et du NPA.
Jean-Luc Mélenchon a notamment salué "le courage immense du peuple grec" qui a "su résister quand il n'y avait plus d'argent en circulation, plus de marchandises dans les magasins et malgré les armes de désinformation massives" Par leur vote, les Grecs ont ouvert "une nouvelle page pour toute l'Europe", selon lui. "Demain matin, grâce aux Grecs, ou bien l'Europe reconnaît un moratoire pour la dette grecque, ou bien les gouvernements de l'Eurogroupe devront payer toute la dette grecque", a-t-il lancé en appelant à l'avènement d'une Europe "de la paix et de la solidarité".