Le taux de prélèvements obligatoires, regroupant l'ensemble des impôts et taxes perçus par l'administration, a augmenté de façon sensible l'an dernier pour atteindre 45,4% du produit intérieur brut (PIB), a annoncé lundi l'Insee.
La contribution exceptionnelle des entreprises. Les prélèvements obligatoires, qui avaient légèrement reculé en 2015 à la faveur de la baisse de l'impôt sur le revenu décidée par François Hollande, avant de stabiliser en 2016, ont progressé de 0,8 point, passant de 44,6% à 45,4% du PIB. Selon l'organisme public, cette hausse s'explique en partie par la contribution exceptionnelle à l'impôt sur les sociétés mise en place pour compenser le remboursement de la taxe à 3% sur les dividendes, invalidée par le Conseil constitutionnel. Ce dispositif, concentré sur les entreprises réalisant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, a rapporté 4,9 milliards d'euros en 2017, soit la moitié de la facture héritée de la censure de la taxe sur les dividendes, le reste étant pris en charge par l'Etat.
Rebond de la croissance. La hausse des prélèvements obligatoires, survenue malgré l'absence de nouvel impôt sur les ménages s'explique également par le rebond de la croissance enregistré en 2017. Cette dernière, qui a atteint 2% du PIB, au lieu des 1,5% initialement prévus, a en effet dopé les rentrées fiscales, tant au niveau de l'impôt sur le revenu (les revenus des ménages ayant augmenté) qu'au niveau de la taxe sur la valeur ajoutée. Dans le détail, les recettes liées à l'impôt sur le revenu ont augmenté de 0,8 milliard d'euros et les rentrées de TVA ont progressé de 7,6 milliards d'euros.
Les prélèvements sociaux se sont quant à eux accru de 3,3 milliards, dont +2,8 milliards d'euros pour la contribution sociale généralisée (CSG), en raison selon l'Insee "d'une masse salariale plus dynamique". Les taxes sur la consommation énergétique, enfin, ont augmenté de 2,6 milliards d'euros, sous l'effet notamment de la montée en charge de la taxe carbone, tandis que les recettes liées à la taxe d'habitation ont augmenté de 500 millions d'euros.
Promesse de baisse. Le gouvernement, qui a décidé pour 2018 une série de baisses d'impôts, avec la suppression de l'impôt sur la fortune et d'une partie de la taxe d'habitation, a promis de ramener cette année le taux de prélèvements obligatoires à 44,3% du PIB, puis à 43,6% du PIB à la fin du quinquennat.