Les augmentations de salaires ont été moins importantes depuis le début de cette année qu'en 2023 mais le pouvoir d'achat des salariés a progressé grâce au ralentissement de l'inflation, selon une étude du cabinet Deloitte publiée vendredi. Le niveau moyen de ces augmentations est de 3,5% pour les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise (OETAM), contre 4,6% l'an passé. Les salaires des cadres progressent presque autant, de 3,4%. Au mois de juillet, l'inflation en France était de 2,3% sur un an, selon l'Insee.
Les augmentations individuelles concernent une majorité de cadres
Deloitte, qui a analysé plus d'un million de données individuelles issues de plus de 300 entreprises, relève cette année "un fort recours à l'individualisation" des hausses de salaire. Les augmentations 100% individuelles concernent désormais une majorité de cadres (51%, contre 39% en 2023), et deviennent plus courantes chez les autres salariés (34% contre 25% en 2023). Les bonus ou parts variables qui représentent selon les filières et les niveaux de responsabilité entre un mois et trois mois de salaire, continuent aussi à augmenter.
Mais la prime de partage de la valeur (ex-prime Macron) qui avait connu un franc succès en 2023, est sur le déclin depuis qu'elle n'est plus défiscalisée. Moins du quart (24%) des entreprises en ont distribué, contre 53% l'an dernier, et le montant médian de cette prime est tombé à 400 euros pour les cadres comme pour les autres, contre 600 euros pour les OETAM et 816 euros pour les cadres en 2023.
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L'écart salarial moyen entre femmes et hommes en hausse
L'écart salarial moyen entre femmes et hommes au détriment des premières retrouve en 2024 son niveau de 2022, à 3,8%, alors qu'il était tombé à 2,6% l'an passé. Une évolution que Deloitte explique par une progression du taux de féminisation chez les cadres confirmés (+2 points) et supérieurs (+7 points), ce qui "amplifie à court terme les écarts salariaux observés vis-à-vis de leurs homologues masculins" ayant plus d'ancienneté.
En outre, "les budgets de rattrapage" qui servent à combler ces écarts, "ne sont plus forcément aussi importants qu'auparavant", a indiqué à l'AFP Franck Cheron, associé du cabinet. Alors que le recours au télétravail s'installe avec une moyenne de deux jours par semaine, deux tiers des entreprises avaient cette année mis en place une indemnisation à ce titre, contre la moitié l'an dernier. Pour 2025 enfin, le cabinet prévoit des augmentations en "léger recul" à 3% pour l'ensemble des catégories, "en se rapprochant des niveaux d'avant crise" sanitaire.