Le Livret A va-t-il financer les chars et les munitions de l’Armée française ? Ce jeudi, le Parlement a définitivement voté la loi de programmation militaire pour la période 2024-2030, pendant qu’on apprenait le gel du taux à 3% du livret préféré des Français le 1er août.
"Donner une impulsion"
Cette loi prévoit bien de mobiliser l’épargne des Français pour financer les PME du secteur de la défense. Désormais, avec le Livret A et le Livret de développement durable (LDD), une fraction de l’épargne ira vers les PME de la défense. "Le but c’est de donner une impulsion au secteur bancaire pour les pousser à s’intéresser au financement des entreprises de défense. C’est un secteur qui a parfois mauvaise presse, c’est plus facile de financer des panneaux solaires que des chars par exemple. Pour autant, l’un et l’autre sont des conditions de la durabilité de notre société", explique Thomas Gassilloud, président de la commission défense à l’Assemblée nationale.
La priorité reste les logements sociaux
Si c’est une petite révolution pour le Livret, pour autant, cela ne change au fait que 60% de l’encours est réservé à la construction de logements sociaux. C’est la Caisse des dépôts qui s’en charge en prêtant de l’argent aux organismes sociaux de l’habitat. Les banques flèchent aussi une partie de l’épargne vers des projets liés à la transition énergétique et au climat.
Mais il reste de la marge pour les PME de la défense. Car l’encours du livret A atteint des sommets 400 milliards d’euros. Le parlement a prévu une clause de revoyure fin 2026. Et si les livrets réglementés ne suffisent pas, la création d’un livret spécial pour la défense sera envisagée.