L'association de défense des consommateurs CLCV a appelé jeudi les autorités à modifier la méthode de calcul du taux du Livret A, estimant que l'accélération de la hausse des prix entraînait une "dévalorisation historique" de l'épargne des ménages.
Un produit d'épargne à la valeur dégradée. "Pour l'année 2018, l'inflation devrait se situer à environ 1,8% ou 1,9%. Avec un taux du Livret A gelé à 0,75%, le rendement sera de plus d'un point inférieur à l'inflation", souligne la CLCV dans un communiqué. "Il s'agit d'une situation jamais vue depuis le début des années 1980. Cela signifie concrètement que pour ces produits, les particuliers voient la valeur réelle de leur épargne se dégrader", s'alarme l'association.
Mi-avril, le gouvernement avait annoncé le gel pour deux ans du taux du Livret A à 0,75%, soit le plus bas niveau historique de ce placement réglementé créé en 1818 et devenu depuis très populaire auprès des Français.
Un nouveau calcul du taux à venir... À partir du 1er février 2020, une nouvelle méthode de calcul du taux doit entrer en vigueur. Si celle-ci prévoit un taux minimum de 0,50%, elle renonce en revanche au principe historiquement en vigueur qui voulait que le taux du Livret A soit au moins égal au niveau de l'inflation, c'est-à-dire au rythme de hausse des prix à la consommation.
... qui serait "très préjudiciable pour le pouvoir d'achat", selon la CLCV. Or pour la CLCV, ces décisions sont "très préjudiciables pour le pouvoir d'achat des Français". Notamment, le plancher de 0,5% est "insuffisant si on considère que le taux d'inflation est souvent bien supérieur", estime l'association. Elle plaide par ailleurs pour "revenir à l'ancienne formule de calcul du livret A qui garantissait un rendement au moins équivalent au taux d'inflation".
Le Livret A, dont la gestion financière est assurée conjointement par la Caisse des dépôts et les banques, est l'un des produits d'épargne les plus répandus en France et sert notamment à financer le logement social. Son taux de rémunération s'est toutefois effrité ces dernières années, conséquence de la dégradation de l'environnement des taux et d'une inflation qui a longtemps été en berne.