Si comme 55 millions de Français vous possédez un livret A, c'est une mauvaise nouvelle. Dès le 1er février prochain, son taux va baisser de 0,25% pour atteindre les 0,5%, son plus bas historique. Depuis 2015, la rémunération était de 0,75%. Bercy a dû se résoudre à prendre cette décision, suivant les recommandations du gouverneur de la Banque de France. Pour ceux qui ont par exemple 10.000 euros dessus, cela représente 25 euros d'intérêt en moins par an. En pleine crise de la réforme des retraites et à moins de 60 jours des élections municipales, ce n'est donc pas la décision la plus populaire à prendre. Mais à Bercy, on assume cette décision.
Cette année, entre en effet pour la première fois en vigueur la nouvelle formule de calcul du taux du livret A. Y déroger dès la première application n'aurait pas mis en valeur ce nouvel outil. Cette formule, qui repose sur la moyenne des taux d'intérêt monétaire à court terme et celle de l'inflation des six derniers mois, aboutit à un taux de 0,23%. "Dès lors, c'est le plancher de 0,5% qui doit s'appliquer pour déterminer le taux du Livret A", indique dans un communiqué la banque centrale française.
Baisser le livret A pour faciliter la construction des logements sociaux
Et puis l'autre facteur est celui des logements sociaux. Le livret A en finance en partie la construction et le maintenir à un haut niveau de rémunération qui ne reflète pas la réalité économique renchérit les charges financières de la Caisse des Dépôts, qui gère les 270 milliards d'euros d'épargne réglementée. En clair, plus le taux du livret A est élevé, plus il est difficile d'y emprunter de l'argent pour financer la construction. La baisse de 25 points de base équivaut à une baisse des "charges financières de 317 millions d'euros pour les emprunteurs", confirme Eric Lombard, directeur général de la Caisse des Dépôts, aux Échos.
Reste maintenant à savoir, si cette baisse permettra toujours au livret A de demeurer le "matelas de sécurité" préféré des Français.