L'événement devait avoir lieu samedi dernier, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la misère, mais l'assassinat de Samuel Paty a bousculé le programme. C'est finalement ce samedi que Jean Castex va dévoiler les mesures du gouvernement contre la pauvreté, dans un centre Emmaüs à Epinay-sur-Orge, dans l'Essonne. Constatant l'explosion des demandes d'aide alimentaire et la forte augmentation des demandes de RSA, les associations de lutte contre la pauvreté réclament une hausse des minimas sociaux, mais elles se font peu d'illusions sur la réponse que va leur faire le gouvernement.
"Des millions de personnes qui ne peuvent pas vivre dignement"
Il y a bien eu l'annonce, il y a dix jours, par Emmanuel Macron, d'une aide exceptionnelle pour les personnes au RSA et les chômeurs qui touchent l'allocation de solidarité spécifique. Mais ce que les associations ont surtout retenu, c'est sa petite phrase fermant la porte à un relèvement des minimas sociaux : "Nos fondamentaux, c'est la lutte contre la pauvreté par le retour à l'activité et le travail".
Or, selon Marie-Aleth Grard, présidente d'ATD Quart Monde, l'un ne peut pas aller sans l'autre aujourd'hui. "Cet effort d'insertion, tant mieux s'il a lieu. Il faut qu'il soit vraiment très important. Mais ça n'empêche pas de relever les minimas sociaux, en particulier le RSA", martèle-t-elle. "Au départ, quand c'était le RMI, son montant était égal à 50% du Smic. Son niveau est descendu à 39%. Et ce sont des millions de personnes qui n'arrivent pas à vivre avec ce revenu, qui sont en survie dans notre pays, qui sont obligées d'aller aux distributions alimentaires, qui ne peuvent pas vivre dignement."
Des mesures pour les jeunes en situation de précarité
On l'a compris : le gouvernement n'ira pas dans cette direction. Jean Castex devrait annoncer de nouvelles mesures pour les jeunes en situation de précarité, un renforcement des dispositifs d'insertion et d'activité, et la création de places supplémentaires d'hébergement à l'approche de la période hivernale.