Sauver les meubles dans une année noire, c'était l'ambition de l'ensemble du secteur de la montagne en France, à l'heure des restrictions imposées par le gouvernement pour lutter contre le Covid-19. Une tâche compliquée par la fermeture des remontées mécaniques, ardemment combattue par de nombreux acteurs de la filière. Et pourtant, malgré ces conditions particulières, la "saison blanche" a pu être évitée, comme l'assure lundi sur Europe 1 Jean-Marc Silva, directeur de France Montagnes.
Invité de La France bouge, le dirigeant de l'association qui regroupe toutes les stations de ski de tous les massifs estime que la saison fut moins pire que prévu. "La montagne a attiré, malgré la fermeture des remontées mécaniques. On a constaté que les clients avaient besoin de grands espaces et envie de montagne. Aujourd'hui, on a à peu près les premiers chiffres de ces vacances puisqu'on a à peu près 35% de taux de remplissage sur ces vacances d'hiver", mesure le responsable.
La venue de "néo-montagnards"
"On n'est donc pas sur une saison blanche et on voit que les clients qui repartent ont le sourire", se félicite Jean-Marc Silva. "Les montagnards ont su les accueillir et les rendre heureux parce que je crois que les Français en ont besoin." Un besoin renforcé par l'incertitude sur les restrictions en vigueur actuellement, avec la menace un temps imminente d'un reconfinement. "Ça s'est beaucoup joué aussi en dernière minute, presque en dernière seconde" en matière de réservations, indique le dirigeant.
" Aujourd'hui, notre modèle économique est axé sur le ski "
Pour assurer cette fréquentation plutôt correcte au regard des prévisions, les stations ont pu compter sur une nouvelle clientèle. "Les gens ne viennent pas forcément pour le ski. On a constaté aussi cette année des néo-montagnards, des nouveaux venus qu'on a réussi à attirer et qu'on espère bien fidéliser quand les remontées mécaniques vont pouvoir rouvrir", veut croire Jean-Marc Silva.
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Chute du chiffre d'affaires
Mais si les stations ont limité la casse en matière de taux de remplissage, elles n'ont pas pu éviter une véritable dégringolade de leur chiffre d'affaires. Celui-ci a baissé au niveau national d'environ 90%, avec de nombreuses promotions et offres à prix cassé pour attirer le chaland et occuper les chalets.
"Aujourd'hui, notre modèle économique est axé sur le ski. Heureusement, parce que c'est un système vertueux qui fonctionne bien", souligne le dirigeant. "Mais on voit que lorsqu'on enlève le ski, qui ne pèse que 15 à 17% du prix du panier moyen du skieur, l'économie ne fonctionne pas. Il va falloir pousser les saisons, aller plus loin, fidéliser, inciter les gens à redécouvrir leur montagne. On a besoin de cette économie du ski alpin parce qu'elle crée l'investissement et la dynamique de la montagne." Cette dernière va-t-elle se relancer pour la saison 2022, une fois passé le plus gros de la crise actuelle ?