Les professionnels de la meunerie française, pénalisés par les mauvaises récoltes de blé, ont à nouveau appelé mardi à l'aide, réclamant aux pouvoirs publics une suppression de la "taxe farine".
Peu de soleil, trop de pluies. Les intempéries qui ont frappé des récoltes parfois inondées, tout comme le manque de lumière, ont fortement dégradé la quantité et la qualité du blé français, donnant lieu à une "conjoncture très, très préoccupante", selon Bernard Valluis, président délégué de l'Association nationale de la meunerie française (ANMF).
Un blé de mauvaise qualité. Même la récolte mondiale record, qui a fait chuter les cours, ne semble pas de nature à rassurer les producteurs de farine : "les prix du blé sont globalement déprimés du fait d'une récolte mondiale surabondante, mais sur le marché physique français il faut payer aux organismes collecteurs des primes relativement importantes pour pouvoir se procurer une marchandise qui corresponde au cahier des charges meunier", explique Bernard Valluis. En cause, des petits grains, mal remplis et, dans certaines zones de production, le développement de champignons, qui ont affecté la qualité des cultures et ont fait baisser les rendements meuniers, avec moins de farine produite, pour une même quantité de blé.
Une suppression réclamée depuis plusieurs années. Les meuniers français souhaitent donc plus que jamais la suppression de la "taxe farine", qu'ils réclament depuis plusieurs années, mettant en avant une "distorsion de concurrence" avec les meuniers étrangers : "toute notre action aujourd'hui vise à ce que le projet de loi de finances comporte une disposition gouvernementale de suppression de cette taxe", a déclaré Bernard Valluis. Cette taxe payée par les meuniers, représente selon l'ANMF 64 millions d'euros par an, un montant "supérieur à l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de l'ensemble de la meunerie, qui est de l'ordre de 58 millions".