L'assemblée générale du Medef a adopté mardi à 97,6% sa plus importante réforme depuis 20 ans, un succès pour son président, Geoffroy Roux de Bézieux, après une polémique soulevée par l'invitation de Marion Maréchal à l'université d'été de l'organisation patronale prévue fin août.
"Cacher la poussière sous le tapis"
"Je vous remercie pour cette très forte confiance qui va nous donner les moyens d'agir", a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux dans un discours de clôture devant les délégués et quelques journalistes. Revenant sur le tollé soulevé la semaine dernière par la révélation de l'invitation de l'ex-députée FN Marion Maréchal à participer à un débat sur les populismes dans le cadre de l'université d'été du Medef fin août, il a expliqué que l'idée était de débattre avec des populistes, non pas "pour leur donner une tribune mais pour les confronter à l'impasse de leur programme".
Il a pris la décision d'annuler le débat parce que cela avait été interprété comme si le Medef voulait "donner une tribune à l'extrême-droite". Mais selon lui, "le problème demeure : ce n'est pas en cachant la poussière sous le tapis qu'on y arrivera".
"Agir ensemble pour une croissance responsable"
La réforme du Medef dote la première organisation patronale d'une raison d'être, sous l'intitulé "agir ensemble pour une croissance responsable", incarnant sa volonté d'ouverture sur la société et de prise en compte du réchauffement climatique. La première organisation patronale française, qui compte 173.000 adhérents, a par ailleurs décidé de renoncer d'ici 2023 à 4,4 millions d'euros de financements issus du paritarisme, pour renforcer son indépendance.
Elle veut aussi porter de 8% à 30% la part des femmes occupant des postes de responsabilité dans ses instances, en leur faisant signer une "charte d'engagement", mais sans recourir à des sanctions pour les récalcitrantes. Le poids des fédérations territoriales (régions et départementales) va être renforcé face aux fédérations professionnelles, actuellement prépondérantes. Enfin, le Medef veut se doter d'une structure permanente pour dialoguer avec les ONG. "Avec toutes les ONG, même celles qui ne sont pas amies de l'entreprise", a assuré M. Roux de Bézieux.