La possibilité d'un accord enfin acté entre l'UE et le Mercosur suscite la colère des agriculteurs français, qui redoutent de voir arriver une viande venue du Brésil ou d'Argentine, bien moins chère et sans les mêmes méthodes de production. Mais que contient précisément cet accord, qui avait été initialement signé en juin 2019 ? Europe 1 s'est penchée sur la question.
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Un accord "viande contre voiture"
Avant d'arriver au traité de 2019, il y avait déjà eu 25 ans de négociations avant d'aboutir à un accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, alliance économique qui représente 80% du PIB de l'Amérique du Sud. Il existe deux objectifs principaux dans cet accord : accroître les relations commerciales et promouvoir la coopération et le dialogue politique. Mais c'est bien sûr le volet "commerce" qui suscite des inquiétudes. D'autant que la particularité de cet accord, c'est qu'il est souvent présenté comme un accord "viande contre voiture".
Ainsi, côté européen, les échanges concerneront surtout l'industrie automobile mais aussi la chimie, le secteur pharmaceutique ou encore le textile. Une aubaine pour les entreprises européennes qui veulent exporter. Mais, dans l'autre sens, le Mercosur enverrait avant tout des produits alimentaires et agricoles.
Un projet utile pour l'UE
Un point qui crispe, notamment chez les agriculteurs français. Mais il n'est pas possible de dissocier un secteur, comme l'agriculture par exemple, car c'est dans le principe même d'un accord de libre-échange : il faut faire des concessions.
Mais l'utilité du projet pour l'Union européenne n'est plus à démontrer. Car, pour l'alliance européenne, c'est un moyen de diminuer sa dépendance vis-à-vis de la Chine. Et les récentes crises ont démontré l'utilité de diversifier ses approvisionnements. Enfin, cet accord a de quoi faire tourner la tête puisqu'il concernera près de 800 millions de personnes et pèse entre 40 et 45 milliards d'euros.