La Cour de cassation a validé mercredi la requalification en contrat de travail du lien entre Uber et un de ses anciens chauffeurs. Une première en France qui pourrait faire bouger les lignes dans le débat sur le statut des travailleurs des plateformes. "La Cour de cassation juge en droit", a rappelé la ministre du Travail Muriel Pénicaud sur notre antenne. "Évidemment, quand ces règles ont été fixées, les plateformes n'existaient pas et aujourd'hui, on a une zone un peu floue. La grande majorité veut la liberté, mais aussi des protections."
"Il faut inventer des règles qui permettent la liberté mais aussi la protection pour protéger les travailleurs et pour ceux qui veulent être indépendants, qu'ils puissent le rester en étant protégés, tout en donnant un cadre clair pour les plateformes", poursuit la ministre. "On ne peut pas non plus gérer des activités si ce n'est pas clair." C'est la raison pour laquelle, avec le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, Muriel Pénicaud a annoncé sur notre antenne le lancement "d'une mission pour que d'ici l'été on ait des propositions sur ce sujet" de des plateformes collaboratives comme Uber.
La décision de mercredi "fait jurisprudence"
"Il faut trouver un cadre qui permet aux travailleurs d'être protégés, qu'ils veulent ou non être salariés. En attendant, ça fait jurisprudence mais quand on discute, une grande majorité veulent être indépendants, sans être soumis à n'importe quelle firme", insiste la ministre du Travail. Car aujourd'hui, "on est dans une zone de flou."