Tout comme le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le Medef n'enverra pas de délégation au "Davos du désert", la conférence économique organisée à Riyad par l'Arabie saoudite. Mais tout comme le gouvernement, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, ne se montre pas favorable à une remise en cause des échanges économiques avec l'Arabie Saoudite, qui vient de reconnaître que le journaliste Jamal Khashoggi était bien mort à l'intérieur de son consulat à Istanbul, en Turquie. "On est cohérent et solidaire de la politique de notre pays", explique le "patron des patrons", invité dimanche du Grand rendez-vous.
Aux gouvernements de "fixer des limites". "Si on ne commerçait qu'avec des démocraties, on ne ferait pas beaucoup de commerce. Il doit y avoir des limites, et c'est à la politique de les poser. Le degré de dictature, de non respect des droits de l'homme, c'est une question difficile. C'est aux gouvernements démocratiquement élus de la traiter", détaille Geoffroy Roux de Bézieux.
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Et de s'expliquer plus en longueur : "La démocratie recule dans le monde. C'est le moment où l'on doit être fiers de nos valeurs mais aussi, sans donner de leçon, sans arrogance, d'être capables de faire l’arbitrage entre le commerce, la rentabilité à court terme, et ce que l'on essaie de défendre en tant que Français et en tant qu'Européen".
Eviter le "deux poids deux mesures". Pour autant, le président du Medef appelle le gouvernement à ne pas instaurer un "deux poids deux mesures", entre les pays. "Il n'est pas acceptable qu'un pays décide" à la place d'un autre, poursuit-il encore, dans une référence explicite à la décision des Etats-Unis de revoir ses accords commerciaux avec l'Iran et la Russie.