Le président de la République n'a même pas attendu la publication officielle des chiffres pour réagir publiquement. "La tendance elle est là, depuis le début de l'année, le chômage baisse", s'est félicité François Hollande mercredi. Après deux mois de hausse, la courbe du chômage est en effet repartie à la baisse. Fin juillet, la France comptait 3,5 millions de demandeurs d’emploi sans aucune activité, soit une baisse de 0,5%. Pole emploi a dénombré 19.100 chômeurs de moins que lors du mois précédent. Ces bons chiffres semblent confirmer le "retournement de tendance" évoqué par la ministre du Travail et laissent espérer une baisse durable du chômage. Mais derrière les chômeurs en catégorie A, le nombre de ceux inscrits en catégories B et C augmente.
Qui en a le plus profité ? Pour une fois, toutes les catégories ont profité de ce recul du chômage, quel que soit le sexe ou l’âge. La baisse est la même pour les hommes et les femmes (-0,5% pour chaque catégorie), mais elle est plus prononcée pour les jeunes (-0,9%) que pour les 25-49 ans (-0,6%) et que pour les plus de 50 ans (-0,3%).
Moins de chômeurs à temps plein mais davantage à temps partiel. Si la tendance est positive et montre que l’économie française redémarre, elle ne créé pas pour autant des postes à plein temps. En effet, alors que le nombre de chômeurs en catégorie A recule, ceux inscrits en catégorie B et C augmente de 0,1% : en clair, il y a moins de chômeurs sans aucune activité mais plus de personnes recherchant un travail et exerçant en attendant de petits boulots. Leur nombre a augmenté de 7.500.
"Le fruit d’une politique volontariste et ciblée". Le gouvernement s’est félicité de tels résultats et souligne qu’une telle baisse est la conséquence des réformes engagées. "Ces résultats globaux sont bien le fruit d’une politique volontariste et ciblée", a réagi la ministre du Travail, invoquant notamment le Pacte de responsabilité et de solidarité, le CICE ou encore l’aide Embauche PME. "L’accélération de la baisse du chômage demeure une priorité du gouvernement, tout comme la sortie de l’activité réduite vers un emploi durable à durée indéterminée, notamment pour les plus jeunes", a ajouté Myriam El Khomri. Et la ministre d’ajouter que d’autres mesures devraient accentuer cette dynamique, citant le plan de 500.000 formations et la loi Travail.
Le bilan reste négatif depuis le début du quinquennat. Au-delà de cette baisse sur un mois, le gouvernement se félicite que le nombre de demandeurs d’emploi ait également reculé sur un an, en baisse de 1,2%. En effet, depuis août 2015, la courbe du chômage s’est stabilisée avant de descendre depuis mars 2016. Et l'économie recréé des emplois après en avoir détruits, laissant espérer de nouvelles baisses du chômage.
En revanche, sur le plus long terme, le bilan reste négatif : depuis le début du quinquennat Hollande, le nombre de chômeurs inscrits en catégorie est passé de 2,94 à 3,5 millions, soit une hausse de 19%. Si on inclut les personnes en quête d’un emploi mais ayant exercé un petit boulot, c’est-à-dire les catégories B et C, le bilan est encore plus sombre : le nombre de chômeurs est passé de 4,39 à 5,44 millions. Soit une hausse de 23,8%. Si la tant attendue inversion de la courbe se précise, elle ne permettra pas de revenir au niveau de 2012.