Nathalie Kosciusko-Morizet fait du Macron. Comme l'ancien ministre de l'Économie, qui répète à qui veut l'entendre que les jeunes cherchent des clients avant de chercher un patron, la candidate à la primaire de la droite a fait de l'"ubérisation" de la société l'un des principaux thèmes de son programme. "Le fait majeur du monde du travail aujourd'hui, c'est l'émergence du travail indépendant", a-t-elle martelé lundi, au micro d'Europe 1. "Le pilier du salariat restera important pour longtemps. Mais la tendance, c'est [cette] émergence, avec aujourd'hui la précarité qui va avec."
"L'ubérisation est en train de se passer". Car pour la députée de l'Essonne, le problème reste un système français inadapté au travail indépendant, organisé uniquement pour le salariat. "Aujourd'hui, être indépendant, c'est la galère", a souligné NKM, pointant entre autres les changements de statut incessants. Selon elle, la question "n'est pas de savoir si l'ubérisation, c'est bien ou c'est mal. L'ubérisation est en train de se passer". Dès lors, la classe politique doit se concentrer sur un problème : "il y a toute une génération pour laquelle le travail indépendant va être sa réalité. Comment fait-on pour que ce soit une chance ?"
Selon NKM, il n'y a qu'en répondant à ces interrogations que la France peut développer son économie. "Dans les années 1970-1980, on a raté le tournant de la robotisation. Cela a été un grand malheur, on a perdu en compétitivité, en industrie", a-t-elle rappelé, pointant un drame pour les "cols bleus". "Aujourd'hui, la question c'est de savoir si on refait la même bêtise avec les cols blancs."