Non, l'État ne va pas s'emparer de votre épargne pour financer l'effort de guerre
Face à l’évolution de la position américaine sur l’Ukraine et à la menace russe, le gouvernement cherche à orienter l’assurance vie et l’épargne retraite vers l’industrie de la défense, sans ponctionner l’épargne des Français.
Face à la nouvelle situation, engendrée par l'évolution de la position américaine vis-à-vis de l'Ukraine et la menace russe, Bercy a annoncé privilégier l’assurance-vie et l’épargne retraite pour financer le secteur de la défense. Des investisseurs et des entreprises de défense, se réunissent jeudi à Bercy pour réfléchir aux meilleures façons pour les premiers de financer les seconds, dans le cadre de l'effort national de défense auquel a solennellement appelé Emmanuel Macron le 5 mars. Mais pas d'inquiétude pour les épargnants, l'État n'entend pas ponctionner l'argent mis de côté.
"En aucun cas, il n'est prévu de prélever l'épargne des ménages"
Livret d'épargne dédié, emprunt national, Livret A fléché vers l'industrie de la défense... Plusieurs pistes semblent d'ores et déjà écartées par Bercy qui préférerait s'appuyer sur des produits d'épargne déjà existants comme l'explique Philippe Crevel, président du Cercle de l'Épargne. "Les Français pourraient choisir parmi les très nombreuses unités de compte, l'unité de compte bleu-blanc-rouge qui financerait une forme de prise de participation sous forme de prêt, de crédit, d'obligation, l'industrie de la défense. Mais en aucun cas, il n'est prévu de prélever l'épargne des ménages", assure-t-il.
La manne de l'assurance-vie sera certainement sollicitée, souligne Andrea Tueni, responsable marchés pour Saxo Banque. "C'est une volonté du gouvernement qui consisterait à mobiliser les banques, les assureurs, les fonds d'investissement. Aujourd'hui, ils gèrent des actifs qui sont massifs, on a 2 milliards d'euros pour l'assurance-vie. Il y a une réunion à Bercy pour discuter de solutions, notamment assouplir les règles d'investissement", précise-t-il.
Assouplir notamment certains critères sociaux et environnementaux permettrait aux banques de ne plus exclure le secteur de l'armement.