Les voitures hybrides ont-elles un avenir alors que la réglementation européenne va changer en 2035 et va conduire à l'interdiction de tous les véhicules neufs thermiques, hybriques compris ? Pour le savoir, Pierre de Vilno a invité dans le podcast automobile "Tout roule" un spécialiste : Francis Bartholomé, président de Mobilians et patron du groupe Saint Christophe. Interview.
La voiture hybride, aujourd’hui, est-ce hors de prix ? "Oui, et pas que chez Volvo par exemple. De manière générale, c'est la voiture électrique qui est très chère. On est conscient du problème social que ça peut créer puisque l'accès à ce type de véhicule sera réservé à une certaine catégorie d'automobilistes. Le prix des voitures en général et des voitures électriques en particulier, c’est un vrai sujet d’actualité".
Qu'est-ce que vous répondez à vos clients aujourd'hui qui viennent acheter une voiture ? "On leur répond que ça dépend de l'utilisation du produit qu'ils veulent acheter. Si c'est un très grand rouleur, je m'excuse, mais aujourd'hui, il est difficile de lui conseiller un véhicule 'full électrique', ça paraît compliqué pour quelqu'un qui a besoin de sa voiture tous les jours. Donc à eux, on conseille le diesel. Il y a des diesels aujourd'hui avec des réservoirs qui leur permettent de faire 1.200 kilomètres sans faire de plein, et qui sont bien plus propres et bien plus confort par rapport au réchauffement climatique que ces mêmes produits il y a une quinzaine d'années. Et d’ailleurs, il y a des hybrides diesel".
Et qu'est ce que vous répondez à ceux qui vous disent que les batteries prennent énormément de place par rapport au même modèle non hybridé ? "Que ça alourdit la voiture et par conséquent, ça pollue tout autant. Parce que quand vous mettez 800 kilos de batterie, vous ne mettez pas les bagages, vous ne mettez pas un certain nombre de places, vous ne mettez pas un certain nombre de choses. Est-ce que c'est logique aussi de déplacer aujourd'hui 800 kilos de batterie dans une voiture ? Posons nous réellement la question : d'où viennent ces batteries, avec quoi elles ont été faites et qu'est ce que le feront demain ?
"Je vous donne un dernier exemple : j’ai des clients à Reims. Ils roulent toute la semaine, ils habitent dans une petite localité à côté où ils rechargent la voiture la nuit, et ne consomment plus un litre de thermique. Et le dimanche, quand ils ont envie d’aller voir la grand-mère qui habite à Vierzon, ils ne se posent pas de questions..."
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