«On est dans une situation dramatique» : suppressions de postes chez Valéo, les équipementiers automobiles en crise
Après la fermeture de deux usines Michelin, l'équipementier automobile Valeo vient à son tour d'annoncer la suppression de 868 emplois. La filière automobile est décidément dans la tourmente et au delà des constructeurs, c'est tout un raison de sous-traitants qui s'apprête à vivre des périodes compliquées.
La tendance de fond n'est pas bonne. La filière française des équipementiers automobiles a perdu la moitié de ses effectifs depuis 2007, soit un total de 57.000 emplois. Un chiffre qui pourrait à nouveau fondre de moitié, mais cette fois en seulement cinq ans, déplore Jean-Louis Pech, président de la Fédération des industries des équipements pour véhicules.
"On est dans une situation dramatique. On est au moment où les conséquences vont apparaître. Le volume de voitures produites sur le territoire français est très en deçà de ce qu'il pourrait être. Le ralentissement du marché électrique fait que les emplois qu'on imaginait ne sont pas forcément au rendez-vous", indique-t-il à Europe 1.
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Une morosité ambiante
Les cas Michelin et Valéo ne sont pas isolés. En Allemagne, Bosch vient d'annoncer la suppression de 5.500 emplois d'ici à 2030. Les gros souffrent et les petits disparaissent. Par exemple, Anderton Castings dans la Loire. Ce spécialiste des pièces en aluminium n'a pas trouvé de repreneur. Une situation qui a entraîné la suppression de 90 emplois. En cause, le manque de compétitivité pour des constructeurs qui cherchent à faire baisser les prix des voitures. Se tourner vers des sous-traitants chinois est une aubaine. Leur part de marché a quasiment doublé depuis 2021, selon les chiffres du cabinet Roland Berger.