À Belfort, salariés et syndicats ne comptent pas s'avouer vaincus. Après une première action lundi, ils vont tenter une nouvelle fois d'empêcher la réunion d'information sur le plan social prévu par General Electric. Un préalable pourtant obligatoire pour le groupe qui envisage quelque 1.050 suppressions d'emplois en France.
>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici
"Il est essentiel pour nous que cette réunion n'ait pas lieu car elle lance le processus qui aboutit à l'exécution du plan de suppression de postes", confirme au micro d'Europe 1 Alexis Sesma, membre du syndicat SUD. Et d'appeler "tous les salariés à se mobiliser". "On est en guerre contre une direction", martèle-t-il. Lundi, plusieurs centaines de salariés avaient déjà empêché la tenue d'une première réunion.
"On comprend que le groupe soit en difficulté, mais des alternatives sont imaginées", déclare encore le syndicaliste. "On demande à la direction de laisser le temps à ces alternatives de donner des résultats".
"Il n'y a pas de plan B", assure l'entourage de la direction
Malheureusement pour les salariés, General Electric compte bien maintenir en l'état son projet. "C'est un projet mondial. Pas question de le revoir. Il n'y a pas de plan B", assure t-on dans l'entourage de la direction. Et le groupe américain semble assez peu apprécier l’interventionnisme de l'État, alors que Bruno Le Maire multiplie les appels à revoir à la baisse son plan de suppression de postes. "Notre sujet devient un peu trop politique" ajoute une autre source.
ON DÉCRYPTE -Quelles solutions pour sauver le site de Belfort ?
Pour General Electric, il n'y a pas d'alternative. Le marché des turbines à gaz s'étant effondré ces dernières années, le projet d'environ 800 suppressions de postes à Belfort permettrait d'adapter l'outil industriel pour sauver le site, dit-on du côté de l'entreprise. Et même si la réunion de ce vendredi ne pouvait pas se tenir, le groupe considérera que le processus légal est malgré tout lancé.
Le mouvement des salariés ne se limite cependant pas à l'action de vendredi. Un rassemblement de soutien est prévu samedi à Belfort, et plusieurs milliers de personnes sont d'ores et déjà annoncées, parmi lesquelles le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.