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Margaux Fodéré / Crédit photo : Mathieu Thomasset / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Entre l’essor des meublés touristiques, tiré par les Jeux de Paris, la pénurie de logements neufs et des primo-accédants bloqués dans leurs projets, les biens à louer se font de plus en plus rares. Cette crise devrait même s’accentuer l’année prochaine.

A l’approche des Jeux de Paris 2024, l’offre Airbnb explose en Ile-de-France. Selon une étude de l’Institut Paris région, 134.400 annonces étaient actives sur la plateforme au mois de mai, soit deux fois plus que l’année dernière. Autant de biens qui ne sont plus disponibles pour la location de longue durée, aggravant ainsi la situation d’un marché qui tournait déjà au ralenti

Cette rareté de l'offre, qui touche aussi bien Paris que le reste de la France, est inédite pour les professionnels du secteur. Agent immobilier depuis plus de 25 ans dans les Bouches-du-Rhône, Patrice Amate sentait déjà, fin 2023, un ralentissement du marché, mais l'attrition s'est accentuée ces trois derniers mois. D’habitude, on a des vacations tous les ans ou tous les 18 mois. Et aujourd’hui on s’aperçoit que ces délais-là augmentent drastiquement. A fin juillet, on n’a quasiment reçu aucun préavis à date dans le mois courant. Ce qui veut dire que, ne serait-ce que pour le mois prochain, on sait d’ores et déjà qu’on n’aura pas de produit à proposer à la location". 

Les meublés de tourisme et l’effet JO

À la fin juin, selon les territoires, l’offre de biens à louer était inférieure de 20 à 25% à celle de l’année dernière, d’après la Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM). Notamment en raison de la baisse des congés délivrés par les locataires. 

La pénurie de logements neufs, qui dure depuis des mois et les difficultés d’accès au crédit aussi, qui obligent les locataires à repousser un potentiel déménagement, sont les principaux responsables de cette situation. Mais ce n'est pas tout. "L’effet Jeux Olympiques a eu pour conséquence d’aspirer une offre de logements et de les orienter vers de la location touristique plutôt que de la location longue durée, et donc qui est de nature à rendre plus difficile la recherche d’une location pour un nouvel entrant sur le marché", décrypte Loïc Cantin, le président de la FNAIM. 

Le professionnel prévient : 2025 sera pire que 2024. L’offre de biens va continuer à diminuer puisque 600.000 biens notés G, les fameuses passoires thermiques, doivent sortir du marché de la location le premier janvier prochain, dans le cadre du calendrier de rénovation énergétique défini par le gouvernement.