Après les télécoms, le monde bancaire : le groupe Orange a confirmé lundi à Europe 1 son intention de lancer sa propre banque au début de l'année 2017. Un service baptisé Orange Banque et pour lequel l'opérateur a décidé de se rapprocher de l'assureur Groupama. Objectif de la manoeuvre : racheter sa filiale Groupama Banque pour disposer le plus rapidement d'un opérateur bancaire déjà installé et gagner ainsi du temps.
"Il s'agit d'une brique essentielle pour nous afin de finaliser le projet Orange Banque pour 2017. Nous disposerons d'un outil qui fonctionne, un parc de clients et tout l'aspect réglementaire déjà en place, cela nous permettra de gagner beaucoup de temps", a déclaré à l'AFP le PDG d'Orange, Stéphane Richard.
Orange à l'assaut du monde bancaire. Fin juillet 2015, le PDG d'Orange dévoilait son intention de créer un service bancaire avec un argument imparable : "J'observe, depuis de nombreuses années, que les banques viennent dans les télécoms. Je suis donc très détendu sur le fait qu'un opérateur télécoms fasse de la banque. La concurrence, c'est très bien, mais pas uniquement dans le secteur des télécoms !", déclarait alors Stéphane Richard. Et de dernier d'annoncer alors l'embauche de l'ancien directeur général de LCL. L'opérateur télécoms a depuis bien avancé, puisqu'après ce recrutement, il a annoncé lundi l'ouverture de négociations exclusives avec l'assureur Groupama.
Une banque en ligne pour casser les prix. Pour réussir à se faire une place sur le marché bancaire, Orange compte s’aligner sur les tarifs des banques en ligne. Dans une banque classique, disposer d’un compte, d’une carte bleue et d’un carnet de chèque coûte en moyenne 190 euros par an : Orange ambitionne de faire passer la facture sous le seuil des 100 euros, à l’image de Fortuneo, Boursorama ou encore Hello Bank. Et comme avec de nombreuses banques en ligne, la plupart des opérations seront dématérialisées : consulter son compte, faire des virements, demander un crédit, etc.
"Si j’osais le mot, je dirais que nous voulons être le Free de la banque en se situant volontairement moins cher que ce qui existe aujourd’hui et aussi transparent sur les conditions de tarification", précise lundi Stéphane Richard au micro d'Europe 1. "C’est un service qui apportera entre 80 et 90% des services bancaires qu’ont a aujourd’hui : les opérations de transfert, de virement, mais aussi du crédit à la consommation, de l’assurance, de l’épargne. Et une fluidité d’usage de puis la création du compte jusqu’au paiement", a-t-il ajouté.
Cibler d'abord les clients Orange avant d'élargir. Reste à convaincre les Français de rejoindre cette future "Orange Banque". "Nous allons nous adresser en priorité à nos clients Orange, 28 millions de clients dans le mobile et un peu plus de 10 millions dans le fixe, même si ce service, nous le voulons ouvert à tous", explique Stéphane Richard.
Pour y arriver, l'opérateur a décidé de profiter de son réseau de boutiques : certaines feront la promotion de cette offre et verront leurs équipes spécialement formées à cette tâche. Attention, aucune opération bancaire ne pourra en revanche être effectuée dans ces magasins, mais uniquement en ligne.