Catherine MacGregor chez Engie, Christel Heydemann chez Orange et Estelle Brachlianoff chez Veolia ont un point commun. Ces trois femmes occupent un poste de directrice générale au sein d'une entreprise du CAC 40. L'occasion de rappeler que seuls 4% des postes de direction au sein de ces sociétés sont occupés par des femmes et qu'aucune d'entres elles n'occupe la fonction de PDG. À l'occasion de la journée internationale du droit des femmes ce mercredi, Élisabeth Assayag a reçu dans La France bouge Gwendoline Cazenave, directrice générale du groupe Eurostar. Sur Europe 1, la dirigeante s'est exprimée sur la parité homme-femme dans le monde de l'entreprise et a affiché son soutien à la politique des quotas pour promouvoir les femmes à des postes clés.
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Avant cela, Gwendoline Cazenave a accepté de retracer son ascension au sein de l'entreprise dont elle est désormais aux commandes. "Déjà, quand je suis arrivée à la tête du groupe Eurostar, il n'y avait qu'une seule femme dans le comité exécutif. Ensuite, nous avons été deux avec moi, et puis j'ai recruté la première femme patronne industrielle chez Eurostar", relate-t-elle. Pour assurer une meilleure représentation féminine dans les entreprises, la dirigeante ne voit pas pléthore de solutions : "Oui, je suis pour les quotas. Et même si les hommes trouvent ça insupportable, je le dis souvent : j'assume, je suis un quota. Et je suis ok avec ça", a-t-elle assuré.
"La journée des droits des femmes, ce n'est pas une journée contre les hommes"
Une politique qui peine pourtant à porter ses fruits en France, si l'on en croit Michel Ferrary, auteur de l'observatoire Skema de la féminisation des entreprises, interrogé par Europe 1. "On se rend compte une décennie plus tard que la féminisation des conseils d’administration n’a pas amené plus de femmes présidentes de CA et cela n’a pas fait augmenter la diversité dans les comex", avance-t-il.
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Mais s'agissant de Gwendoline Cazenave, ce sont bel et bien ces quotas qui ont contribué à lui ouvrir la voie. "Je pense que jamais aucun homme ou aucun patron n'aurait osé me mettre à la tête des 450 conducteurs quand j'avais 30 ans si j'avais été un homme (...) je ne vois l'intérêt qu'ils auraient eu à faire ça si j'avais été un homme. Et je suis très fière de ça. Je suis le fruit des quotas et c'est ok", témoigne-t-elle.
Néanmoins, selon elle, ces quotas n'auraient pas eu le même poids sans le soutien inconditionnel des hommes qu'elle a pu croiser. "Toute ma carrière, je la dois à des hommes qui ont cru en moi plus que je n'y croyais moi-même. Et donc je crois que l'on doit beaucoup aux hommes. Et la journée des droits des femmes, ce n'est pas une journée contre les hommes", conclut-elle.