Alors que les parlementaires français ont rendez-vous avec l'Histoire ce lundi à Versailles pour l'inscription ou non de l'IVG dans la Constitution, aux États-Unis, le droit à l'avortement est de plus en plus menacé, depuis la décision de la Cour suprême, en 2022, de revenir sur l'arrêt Roe v. Wade, supprimant la protection fédérale de l'avortement. Un aboutissement pour les conservateurs.
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Une stratégie des conservateurs bien rodée
La fin de la protection du droit à l’avortement, c’est le fruit d’une stratégie mise en place pendant de nombreuses années. La tactique : promulguer des lois limitant de plus en plus l’accès à l’avortement dans les États les plus conservateurs. Dans l’espoir que ces lois soient contestées et finissent devant la Cour suprême, comme l’explique sur PBS Mary Ziegler, professeur de droit à l’université de Californie Davis.
"Le mouvement anti-avortement voulait créer une instabilité, pour ensuite argumenter que cela prouvait qu’il fallait annuler le droit à l’avortement. Et il leur fallait aussi que les bonnes personnes siègent à la Cour", détaille la spécialiste.
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Les bonnes personnes, ce sont notamment les trois juges très conservateurs, nommés par Donald Trump, qui ont effectivement fait basculer le droit à l’avortement. Désormais, chaque État américain a ses propres lois. Par exemple, la très progressiste Californie a choisi, comme la France, d’inscrire le droit à l’avortement dans sa Constitution. Alors qu’il n’est plus possible d’avorter dans des États comme le Texas. 25% des Américaines en âge de procréer n’ont plus accès à l’avortement là où elles vivent.