Ce n'était pas gagné. Malgré une augmentation substantielle des dépenses publiques, le déficit ne devrait pas déraper en 2015. Les techniciens du ministère des Finances, qui avaient prévu de revenir à 3,8% après les 4% de 2014, espèrent même faire mieux que cela, en descendant à 3,7, voire 3,6%.
Les dépenses militaires explosent. Pour tenir les objectifs, il a fallu compter le moindre centime. Les dépenses militaires ont en effet explosé cette année. L'opération Sentinelle de sécurisation du territoire, déployée après les attentats contre Charlie Hebdo, et les opérations extérieures ("Opex"), au Sahel, au Mali ou en Centrafrique, ont coûté plus d'un milliard d'euros supplémentaires. A l'origine, les opérations à l'étranger n'étaient budgétées qu'à un peu plus de 400 millions d'euros. Une sous-estimation qui n'est pas inhabituelle : chaque année, l'Etat alloue le même budget aux Opex pour éviter de donner des informations sur la stratégie à venir de l'armée française.
Coûteux contrats aidés. Les dépenses militaires ne sont pas les seules à avoir pesé. L'Etat a, par exemple, déboursé plus d'un milliard d'euros pour développer les contrats aidés, l'un de ses principaux outils pour lutter contre le chômage. L'hébergement d'urgence a également coûté plusieurs dizaines de millions d'euros de plus que prévu. Au total, les ajustements budgétaires de fin d'année ont atteint une ampleur inédite : quelque 6 milliards d'euros ont dû être redéployés.
D'autres ministères au régime. Si cela ne pèse pas sur le déficit, c'est que chaque dépense supplémentaire a été compensée par des économies. Le milliard d'euros alloués aux contrats aidés, par exemple, a été obtenu en serrant la ceinture d'autres ministères, comme ceux de l'Ecologie ou de l'Education nationale. En outre, une partie de la vente des fréquences hertziennes, qui a rapporté 2,8 milliards d'euros cette année, a été réaffectée au budget de la Défense.