Pas d'"effet Coupe du monde" à attendre sur l'économie française

© GERARD JULIEN / AFP
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François Geffrier, édité par Ugo Pascolo
La victoire des Bleus est bonne pour le commerce, surtout dans certains secteurs. Mais sur le long terme, elle ne produira "aucun miracle d'un point de vue de la croissance économique", prévient Christophe Lepetit, économiste du sport.

La deuxième étoile est enfin accrochée sur le maillot ! La victoire des Bleus a été célébrée par les Français une bonne partie de la nuit, et cela devrait reprendre à 17 heures sur les Champs-Elysées lorsque les champions vont défiler, coupe à la main. Un engouement des Français qui les a poussés à consommer un peu plus que d'habitude.

64% de télévisions vendues en plus. En premier lieu, il y a évidemment les terrasses des bars qui ont affiché complet grâce aux supporters des Bleus, en particulier pour la finale. Mais ce n'est pas le seul secteur à avoir profiter d'un "effet Coupe du monde" : les ventes de télévisions ont fait un bond de 64% par rapport à la même période l'an dernier. Les ventes de pizzas ont également explosé : l'enseigne Pizza Hut prévoyait d'ailleurs de vendre une pizza par seconde le soir de la finale, soit 70.000 pizza en une journée. 

"Un jeu de vases communicants". De manière générale, la consommation devrait augmenter ces jours-ci car un bon moral des ménages est un tremplin pour la croissance, mais l'effet devrait être éphémère. "Il n'y a absolument aucun miracle d'un point de vue croissance économique à attendre", tempère Christophe Lepetit, économiste du sport. "Cette consommation supplémentaire que nous enregistrons actuellement est un jeu de vases communicants. Ce que les Français consomment aujourd'hui davantage, ils ne le consommerons pas plus tard, et notamment pour une raison très simple : leur pouvoir d'achat n'augmentent pas. Il n'y a donc pas d'effet économique à attendre sur la croissance de la France pour l'année 2018", détaille le spécialiste.

A titre de comparaison, en 1998 la croissance était repartie à la hausse après la victoire des Bleus face au Brésil, mais le contexte économique mondial était positif. Et même si 400.000 maillots des Bleus s'étaient vendus après la finale, soit 10 fois plus qu'en temps normal, il ne s'agissait finalement que de la cerise sur le gâteau.