Édouard Philippe a dénoncé jeudi un "dérapage" budgétaire de 8 milliards d'euros légué par le précédent gouvernement et annoncé de nouvelles économies pour faire face à cette situation "inacceptable", a-t-il déclaré devant la presse, réagissant vivement aux conclusions du rapport de la Cour des comptes qui épingle le quinquennat Hollande, dont Emmanuel Macron a été le ministre de l'Économie entre 2014 et 2016 .
Des "chèques en bois" du dernier quinquennat. Les conclusions du rapport de la Cour des comptes, remis jeudi, sont "sévères. Elles sont sans appel", a déploré le Premier ministre. "Nous héritons d'un dérapage de plus de 8 milliards d'euros. 8 milliards d'euros... C'est inacceptable", s'est encore insurgé Édouard Philippe en rappelant que "l'équipe sortante s'était engagée à un déficit à 2,8% du PIB" alors que "la Cour dit qu'il est sans doute autour de 3,2%". Ces "chèques en bois" placent la France en situation de grande fragilité, en particulier vis-à-vis de ses partenaires européens, a-t-il ajouté.
Les conclusions de la Cour des Comptes sont sévères. Sans appel. Nous héritons d'un dérapage de 8 milliards d'euros. C'est inacceptable.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 29 juin 2017
Des mesures d'économies à venir. Souhaitant "reconstruire un budget sérieux, crédible, sur des bases sincères", Édouard Philippe s'est engagé "à contenir le déficit à 3% (du PIB) dès cette année". "Nous ne le ferons pas en augmentant les impôts, nous le ferons par des mesures d'économies", a-t-il prévenu, sans détailler ces mesures. "Dès mardi, lors de ma déclaration de politique générale, puis au cours du mois de juillet pendant le débat d'orientation des finances publiques, j'aurai l'occasion de préciser au Parlement notre stratégie de redressement des comptes publics", a seulement indiqué Édouard Philippe.
Le Premier ministre s'est par ailleurs alarmé du niveau "record" atteint par la dette publique, à "2.147 milliards d'euros, soit plus de 70.000 euros par personne qui travaille". "Nous n'avons pas le droit de faire cela à nos enfants, ils ne leur revient pas de payer cette note", a-t-il plaidé, en évoquant également la menace sur "la souveraineté de notre pays" que fait peser cette dette.