Le projet de ruptures conventionnelles collectives dans la chaîne de prêt-à-porter féminin Pimkie, prévues par les ordonnances sur le code du travail de septembre 2017, est "abandonné", ont annoncé mardi les syndicats, s'opposant vivement à ce dispositif.
Un "plan de départs volontaires" serait à l'étude. "Au vu des annonces qui ont été faites, jugées nettement insuffisantes, la CFDT n'ira pas vers" un projet de rupture conventionnelle collective, qui est par conséquent "abandonné", a déclaré Marie-Annick Merceur de la CFDT, jointe par téléphone lors d'une suspension des négociations au siège de l'entreprise à Villeneuve-d'Ascq, dans le Nord.
La CGT, FO et la CFDT, largement majoritaires, se sont positionnées contre ce projet, qui nécessite précisément l'accord de la majorité des syndicats, selon la CFDT. "Nous allons à un accord de méthode pour un plan de départs volontaires", a indiqué de son côté Valérie Pringuez de la CGT.
La première application d'un dispositif crée par "les ordonnances Macron". La direction de la chaîne de prêt-à-porter Pimkie, appartenant à la galaxie Mulliez, avait présenté lundi aux élus du personnel un projet de 208 suppressions de postes, via des ruptures conventionnelles collectives. Ce projet, présenté au Comité central d'entreprise réuni au siège de Pimkie à Villeneuve-d'Ascq, constituait la toute première application d'un dispositif créé par "les ordonnances Macron" réformant le code du travail, publiées en septembre.
Ces ruptures conventionnelles - qui existaient déjà à l'échelle individuelle - permettent des départs volontaires, selon une procédure moins risquée pour l'entreprise et a priori moins contraignante que celle d'un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Elles sont conditionnées à la signature d'un accord majoritaire avec les syndicats, homologué par l'administration.
Un plan social déguisé ? La direction avait présenté le projet, qui a été détaillé mardi lors des premières négociations: suppression de 37 magasins en trois ans, sur 321 en France, et à court terme 83 emplois en magasin, 41 en logistique, 53 au siège international et 31 au siège pour la France implanté à Neuville-en-Ferrain, dans le Nord. C'est "un plan social déguisé", avait abondé la déléguée syndicale centrale de FO Maley Upravan. "Si ce qui nous anime n'est pas l'intérêt général de Pimkie mais des combats contre les lois Travail alors effectivement peut-être que nous ne parviendrons pas à un accord", avait déclaré le directeur général délégué de Pimkie, Eric Foucault, après la réunion.