La guerre en Ukraine pourrait-elle avoir un effet positif sur le bio français ? Alors que les engrais et autres matières premières venus des sols russes et ukrainiens font grimper les tarifs, la filière bio se voit protéger de ces augmentations, car les producteurs de fruits et légumes bio sont moins dépendants des produits importés d'Europe de l'Est.
Dépendance de l'agriculture conventionnelle aux produits importés
C'est en tout cas la thèse défendue par les producteurs bio dans la crise ukrainienne, mettant en avant la dépendance de l'agriculture conventionnelle aux produits importés, donc les engrais. Alors que la production bio, elle, n'est pas impactée. L'inflation touchera donc moins cette dernière.
"L'inflation est aujourd'hui plus forte sur les produits non bio que sur les produits bio. La nature des engrais utilisés pour l'agriculture bio sont beaucoup moins consommateurs d'énergie. Cela explique le fait qu'ils soient moins inflationnistes", explique au micro d'Europe 1 la spécialiste de la consommation Emilie Maillard.
Trouver de nouveaux clients
Les producteurs bio misent sur la hausse des prix des fruits et légumes non bio pour trouver de nouveaux clients. "On ne sait pas trop demain ce que fera le consommateur dans son acte d'achat. Peut-être que finalement, il privilégiera le produit bio au déficit du produit conventionnel, à tarif égal", affirme sur Europe 1 Loïc Madeline, le secrétaire national de la Fédération nationale d'agriculture biologique. Néanmoins, les ventes de produits bio hors fruits et légumes sont plutôt en baisse depuis le début de l'année : moins 4% en janvier 2022 par rapport à janvier 2021. Avec des consommateurs qui se tournent davantage vers les marques.