Après le carburant, l’énergie et les courses alimentaires, l’eau aussi est touchée de plein fouet par l’inflation. En France, le prix de l’eau, potabilisation et assainissement compris, a augmenté d’environ 5,5% en moyenne entre 2022 et 2023, selon la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Dans certaines communes, le prix de l’eau potable a même augmenté de plus de 15% comme dans le Bassin de l’Ardèche.
"Le plus gros budget de la ville" en énergie
Cette envolée des factures est une conséquence, parmi tant d’autres, de la hausse des coûts de l’énergie, indispensable au fonctionnement des usines de traitement de l’eau. "Il y a eu un surcoût. Je prends l’exemple de la station d’assainissement, c’est notre plus gros budget d’énergie sur la ville", explique Diana Lefeuvre, adjointe au maire de la ville. Ce n’est pas tout : l’inflation énergétique renchérit aussi le prix des produits chimiques qui sont utilisés pour potabiliser ou traiter l’eau.
Acheminer les produits chimiques
Ces substances provenant souvent de loin et doivent donc être acheminées jusqu’à la France : "Ces réactifs ont globalement augmenté de 50%. C’est une conséquence de l’augmentation des prix de l’énergie et puis des coûts de transport. Par exemple, les charbons actifs sont en très grande partie fabriqués soit en Chine soit en Australie", rappelle Régis Taisne, responsable du département cycle de l’eau à la FNCCR, association de collectivités locales.
Le prix de l’eau pourrait bien continuer à augmenter dans les prochaines années : avec le réchauffement climatique, il faudra rallonger les canalisations pour aller chercher l’eau plus loin ou traiter des eaux plus polluées. Des coûts supplémentaires qui pèseront forcément sur la facture.