C'est l'une des préoccupations principales des Français. Interrogé par Thierry Dagiral, Philippe Chalmin, professeur d'économie à Paris-Dauphine et spécialiste des matières premières, a évoqué les facteurs qui provoquent la hausse des prix des carburants.
"Les carburants sont faits à partir de pétrole et le baril de pétrole a été particulièrement instable dans la foulée du choc énergétique que nous vivons. Il est vrai que nous étions encore au tournant de l'année aux alentours de 80 dollars le baril. Lundi, nous avons presque tutoyé les 140 dollars. Nous pouvons dire que le sans plomb 95 et le diesel suivent à peu près les évolutions du prix du baril avec de légères différences. Nous ne pouvons pas maîtriser cette hausse des prix", détaille le professeur.
Pourquoi il est difficile de faire baisser la fiscalité des carburants
Le gouvernement a prévu l'annonce d'un plan de résilience afin d'endiguer les conséquences de la guerre en Ukraine sur, notamment, les prix des carburants. Philippe Chalmin estime que certaines mesures, spécifiques aux professionnels, à l'instar des transporteurs routiers sont nécessaires : "Augmenter la part du TICPE, une taxe que les transporteurs n'ont pas à payer, est probablement une bonne idée." Néanmoins, face à la fluctuation des prix, le professeur estime qu'il est difficile de faire baisser globalement la fiscalité des carburants : "Il faut se rendre compte que cela a un coût. Un centime à la pompe, c'est 500 millions d'euros. Donc une mesure prise par le gouvernement pourrait se trouver totalement balayée par les évolutions du prix du brut", analyse-t-il.
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"Nous sommes dans une incertitude totale. Ça fait un certain temps que j'avais pensé qu'on aurait pu inventer des chèques carburant, comme il y a des chèques restaurant qui pourraient aider ceux qui, professionnellement, ont besoin, par exemple, de prendre leur voiture" ajoute-t-il.